Proposer des animations adaptées aux tout-petits, cela ne s’improvise pas. L’équipe d’animation du Pass s’entoure des professionnels du FRAJE pour mettre au point le projet de médiation du parcours des Découvreurs.

Parcours d’animation pour les maternelles

Après la création par l’équipe de muséographie du Pass’âge des Découvreurs, l’espace du Pass réservé aux 3-7 ans, c’est à l’équipe d’animation de s’approprier les expositions et leurs thématiques pour préparer une médiation adaptée aux familles bien sûr, mais aussi aux écoles. Les enfants de 2e et 3e maternelles vont pouvoir passer une journée d’exploration du Pass’âge des Découvreurs sur le thème « Moi et de drôles d’habitats ». À travers trois animations, ce parcours invite les enfants à découvrir le lien entre l’habitat, l’habitant et son environnement : « Drôle de forêt » les emmène sur les traces des animaux pour découvrir où ils vivent et ce qu’ils mangent; « La cabane inachevée » privilégie le travail d’équipe pour construire ensemble une maison à leur hauteur et en savoir plus sur les différents habitats des humains; enfin, l’animation « Comment vivent les Loustics ?  » fait place à l’imaginaire des enfants, amenés à créer avec différents matériaux une petite maison pour les monstres rigolos présents dans les expositions.

Continuer à se former

chavepeyer

Isabelle Chavepeyer.

Mis au point par les animateurs amenés à travailler avec les petits, ce programme d’activités a reçu les conseils éclairés d’Isabelle Chavepeyer, psychologue de la petite enfance et formatrice au FRAJE – le Centre de Formation permanente et de Recherche dans les milieux d’Accueil du Jeune Enfant. Elle accompagne le projet en plusieurs étapes : approche plus théorique sur les compétences mobilisées par les tout petits, analyse minutieuse des scénarios d’animation, observation des enfants lors de leur venue au Pass… Pour Nathalie Clausse, responsable du service éducatif, il est important « de se nourrir » régulièrement de l’apport d’intervenants extérieurs. ASBL active à Bruxelles et rayonnant dans la partie francophone du pays, le Fraje, qui propose des formations continues aux professionnels des milieux d’accueil (0-12 ans), était le partenaire idéal pour ce travail.

La curiosité innée de l’enfant

« Quand on observe la façon dont les tout petits explorent le monde, on voit que, spontanément, ils travaillent comme des scientifiques dans un laboratoire. Ils essaient, réessaient, font plusieurs fois la même chose et observent s’il y a toujours la même réponse. Si oui, ils peuvent en retirer une règle; s’ils observent une variable, ils vont comparer. C’est comme cela que, tout seuls, ils construisent leur représentation du monde« . Face aux animateurs d’un musée des sciences comme le Pass, la comparaison est bien trouvée! Isabelle Chavepeyer poursuit cependant, quitte à choquer les animateurs qui ont planché de nombreuses heures sur les scénarios d’animation : « La curiosité est là d’emblée chez l’enfant. À la limite, ils n’ont pas besoin d’animation! C’est un peu radical, mais ils sont eux-mêmes animés de leur curiosité! »

Respecter le rythme  de l’enfant

« La qualité de la rencontre est fondamentale »

L’idée n’est bien sûr pas d’inciter l’équipe à abandonner ses animations, et à se tourner les pouces en observant les enfants explorer…mais de lui faire prendre conscience que l’essentiel, avec le tout-petit, n’est pas tant l’objectif à atteindre en un temps déterminé que la relation nouée.
Ne pas vouloir absolument aller au bout de ce qu’on a préparé est pour elle un point important : l’essentiel est de respecter le rythme de l’enfant qui vit à fond le moment présent sans se projeter dans le futur, alors que nous avons tendance en tant qu’adultes à nous projeter dans l’activité suivante.
« Lorsqu’on accueille un jeune enfant« , poursuit Isabelle Chavepeyer, « il y a les moments d’animations, mais aussi tous les temps qui les entourent, à partir du moment où l’enfant arrive. Avant sa journée au Pass, il a déjà vécu beaucoup de choses! Le lever, la garderie, le bus : c’est déjà une aventure en soi. Il faut en prendre conscience et savoir que dans tous ces moments, l’enfant a besoin de « continuer d’être », de « se sentir être le même » quelle que soit l’expérience qu’il traverse. Sans quoi, il va mettre toute son énergie à « essayer de se rassembler » plutôt qu’à vivre les découvertes qu’on lui propose. Son identité se construit à travers sa sensorialité. La qualité de la rencontre avec l’adulte est donc fondamentale.Tout ce qui ritualise les moments de transition – ne fut-ce que le bonjour personnalisé, mais aussi une chanson, une marionnette – va également faciliter les choses et donner des repères à l’enfant ».
Bien sûr, pour les animateurs du Pass, il y a les contraintes : les horaires à respecter pour pouvoir accueillir les autres groupes présents durant la journée, ou les attentes des enseignants qui ont envie de retirer un maximum de profit de leur journée à l’extérieur de l’école. Mais ces quelques rappels essentiels permettront d’élaborer un programme en phase avec les besoins des tout petits.

La suite dans les prochaines journées de formation continuée proposées aux animateurs…