Le phénomène des « fake news » s’est considérablement amplifié avec les réseaux sociaux. Des médias ont décidé de s’associer pour lutter contre leur propagation. Mais chacun peut les décrypter en adoptant quelques petites règles de vigilance. Conseils.
Les « fake news » ou fausses informations pullulent sur les réseaux sociaux. Que ce soit dans un but de « course aux clics » ou de propagande idéologique, elles ont pris une telle ampleur que l’éducation aux médias semble devenue une urgence.
De la rumeur aux fakes
Les fausses informations ont existé de tout temps : c’est le principe même de la « rumeur » dont on sait qu’elle est difficile à stopper, une fois lancée. «Il n’y a pas de fumée sans feu », dit le dicton. Mais colportées autrefois par le bouche-à-oreille, les « fakes » ont enflé avec le développement des médias : radio, télévision et aujourd’hui réseaux sociaux.
Les récents bouleversements politiques sur l’échiquier mondial ont fait prendre conscience de l’impact à grande échelle de ces sites bidon. On crée de la désinformation de toutes pièces pour disqualifier un concurrent ou un projet politique, économique, environnemental gênant. A cela vient s’ajouter l’astroturfing, technique qui consiste à donner l’impression d’un mouvement de masse; partage d’une vidéo sur Facebook, polémique créée sur Twitter, la moindre alerte se propage désormais à grande vitesse !
Facebook et les médias s’associent pour lutter contre les fake news
Facebook et 8 médias français ont décidé de s’associer pour lutter contre les fakes sur internet. Le Monde, Libération, AFP notamment vont ainsi croiser leurs informations pour signaler d’un drapeau les liens suspects. Une première initiative qui pourra aider les utilisateurs. Mais chacun peut utiliser son propre esprit critique et rester vigilant en se dotant d’une boîte à outils à la fois humains et techniques.
Des algorithmes qui brouillent les pistes
Les algorithmes numériques comme ceux de Google ou Facebook renforcent les tendances des utilisateurs, en ne leur proposant que des contenus supposés en accord avec ce qu’ils pensent.
Parmi les raisons qui poussent les surfers à tomber dans le panneau, il y a sans doute, entremêlés, l’absence de hiérarchisation de l’information sur internet, les formats courts qui contribuent à la simplification à outrance du propos, la méfiance croissante face aux médias « traditionnels », ou encore les algorithmes numériques comme ceux de Google ou Facebook qui renforcent les tendances des utilisateurs, en ne leur proposant que des contenus supposés en accord avec ce qu’ils pensent. Un cercle vicieux, autrement dit : si je m’intéresse à une théorie du complot, on m’en suggère d’autres…
Pour ne pas tomber dans le panneau des fake news
Les règles de base d’un lecteur/spectateur/téléspectateur/surfer critique semblent couler de source, mais demandent un peu de temps et d’expérience : ne pas tout accepter tel quel, mais pouvoir douter (pas douter de tout en permanence mais en gardant son esprit critique…sans quoi on crie vite aux théories du complot ! Or, les « complotistes » visent justement à briser l’esprit critique et à saper la confiance en la société). Se méfier des raccourcis, des histoires courtes et des informations en noir et blanc : la réalité est souvent complexe et pleine de nuances. Se poser les questions de base : Qui ? Quoi ? Où ? Comment ? Pourquoi ? Qui est l’auteur de l’information? En connaît-on la source ? Quelle est la motivation de l’auteur ? Se méfier des titres accrocheurs faits pour pousser le lecteur à cliquer.
Les photos et vidéos sont-elles en lien avec le texte ? Observer les détails d’une photo ou d’une vidéo pour en décrypter les informations détournées ou erronées peut être un jeu intéressant.
Des outils techniques
Et puis il y a les outils techniques : Google Image (ReverseSearch) ou TinEye permettent de vérifier si les images ont déjà été utilisées ailleurs dans un autre contexte; Youtube DataViewer (Amensty International) permet de vérifier la provenance d’une vidéo. Plusieurs sites internet se sont spécialisés dans la recherche de fakes. Le mieux est encore de les recouper : Snopes, This is Fake, Hoaxbuster…
Plusieurs journaux ont également une rubrique de décodage de l’information.
L’éducation aux médias est désormais urgente. Non seulement à l’école pour les jeunes, mais pour tout un chacun dans la société. Les médias et les politiques, pour la bonne santé de la démocratie, devraient cependant être les premiers attentifs à ne pas surenchérir à la moindre information qui circule, quelle qu’elle soit…
Il est bon de douter, de se poser des questions…mais en utilisant son esprit critique !
Regarder aussi :
– La vidéo de Datagueule pour démonter les théories du complot :
Lire aussi :
– La proposition d’une enseignante française pour éduquer les élèves aux médias: http://tempsreel.nouvelobs.com/presidentielle-2017/20170208.OBS5029/moi-president-les-profs-doivent-s-armer-pour-repondre-aux-theories-du-complot.html
– L’analyse d’un expert sur l’astroturfing: http://www.lesinrocks.com/2017/02/06/actualite/fake-manipulations-reseaux-sociaux-faut-vite-comprendre-quest-lastroturfing-11910209/
.
Pas de commentaires !
Il n'y a pas encore de commentaires mais vous pouvez être le premier à en faire.