Une étude menée à l’ULB montre que, au terme d’une courte sieste, les enfants assimilent très rapidement les informations reçues juste avant et transfèrent ces apprentissages de la mémoire à court terme vers la mémoire à long terme.  

Le sommeil, une période d’activité intense

En cette période de rentrée scolaire, les résultats d’une étude réalisée par le Centre de recherche Cognition et Neuroscience de l’ULB intéresseront parents et enseignants. Ils concernent la façon dont les enfants assimilent pendant leur sommeil les informations reçues durant la journée. On nous l’a répété depuis l’enfance et, devenus parents, on a relayé cette affirmation : pour bien travailler à l’école, il est important de bien dormir ! Il ne s’agit pas juste de capacité de concentration, mais c’est le mécanisme de la mémorisation qui entre en jeu. Pendant notre sommeil, le cerveau est en permanence en activité et réorganise les informations acquises, que ce soit pour mémoriser les apprentissages plus théoriques ou pour ceux liés davantage aux techniques, comme le fait de jouer au piano. Dormir permet aussi de consolider ses souvenirs.

La mémoire, de l’hippocampe au cortex

sommeil et mémoire

Le sommeil, période d’activité intense du cerveau (imagerie issue de l’exposition « Mon corps, ma santé ».

L’étude menée à l’ULB par l’équipe de Philippe Peigneux et Charline Urbain va plus loin, en démontrant l’extrême rapidité de cette assimilation chez l’enfant. Des images d’objets imaginaires, associées à des définitions, ont été présentées à des enfants de 10 ans. Ce processus a été « photographié » par la technique de magnétoencéphalographie (MEG), qui permet de « voir » le cerveau en pleine action ; on y découvre que l’hippocampe est très sollicité pendant cet apprentissage. Ensuite, le groupe d’enfants a été divisé en deux : une partie a pu faire une sieste d’1h1/2, tandis que l’autre s’occupait tranquillement. Les enfants ont ensuite été à nouveau sollicités pour donner les définitions correspondant aux images d’objets. L’analyse de la magnétoencéphalographie fait apparaître que, chez les enfants qui ont fait une sieste, c’est le cortex préfrontal et non plus l’hippocampe qui est activé à ce moment, ce qui n’est pas le cas de l’autre partie du groupe. Ce qui signifie que, durant ce court moment de sommeil, les informations sont passées de l’hippocampe au cortex, soit de la mémoire à court terme, du stockage temporaire vers la mémoire à long terme. Une étude précédente montrait que chez l’adulte, ce processus prenait plusieurs semaines, voire plusieurs mois. L’enfant qui dort assimile donc beaucoup plus rapidement, sans doute parce que son sommeil est plus riche et comporte plus de phases de sommeil lent au cours desquelles toutes les activités du cerveau peuvent se synchroniser.

Repos, mémoire et rythmes scolaires

Dormir est donc loin d’être une perte de temps ! C’est au contraire une période d’activité intense dont il faut tirer bénéfice, notamment pour mieux organiser le rythme scolaire des enfants. Le Centre de recherche Cognition et Neuroscience de l’ULB entend poursuivre sur cette voie dans ses recherches futures, en étudiant s’il y a un lien entre troubles du sommeil et troubles de l’apprentissage.

Au Pass, l’exposition « Mon corps, ma santé » propose de découvrir les différents organes du corps humain, dont le cerveau. On peut notamment explorer les différentes zones du cerveau pour en découvrir les spécialités.

mémoire et sommeil

Toute la complexité du cerveau humain… A découvrir dans l’exposition « Mon corps, ma santé ».