Alors que la programmation d’été du SPARKOH! débute ce 6 juillet, nous sommes allés demander à celle qui l’a chapeautée de nous expliquer sa conception. Un travail qui demande beaucoup de coordination et de créativité !

Une programmation, ça ne s’improvise pas ! Et pour bien faire, ça se prépare le plus longtemps possible à l’avance. « On essaie d’anticiper le plus possible », entame Nathalie Clausse, responsable de l’offre d’animations grand public. Mais le chemin jusqu’à la ligne d’arrivée est souvent semé d’embuches…

Par où commencer ?

« Le point de départ d’une programmation, c’est souvent un objectif du SPARKOH! lié à une nouvelle exposition, à un moment dans l’année ou à un changement majeur que l’on veut mettre en valeur », explique Nathalie. « Une demande est faite par le comité de programmation. Il est composé du directeur des publics, de la directrice des expositions et de la directrice générale », ajoute-t-elle.

Au SPARKOH!, il n’y a pas de manière systématique de travailler, ça dépend de la demande. Concernant la programmation d’été, le comité la voulait comme un préambule à la prochaine exposition permanente. Cette dernière s’intitulera « COSMOS » et sera lancée à l’automne prochain. « Pour cet été, le comité voulait qu’il y ait toutes sortes d’activités qui mettaient déjà les gens en appétit par rapport au thème de l’espace. Et il voulait également qu’il y ait des activités intérieures et extérieures », détaille la responsable.

La conception de cette programmation s’est étalée sur quatre mois. L’équipe savait que l’exposition « Nature » s’en allait pour faire place à « COSMOS ». Il fallait donc trouver une expo temporaire pour l’été.

Expo temporaire « Expérience Lune » / Ph. NASA

Une cascade de contraintes

« Ensuite, on m’a donné un budget et j’ai constitué une petite équipe de brainstorming au sein de l’animation pour imaginer ce qu’on pourrait organiser de plus que le programme d’animations qui était déjà lancé », poursuit Nathalie. « J’ai vite élargi cette équipe aux autres services : la communication, la muséo, l’event, la technique et aussi l’informatique. Un vrai travail collectif ! », ajoute-elle.

Puis, le moment créatif de la programmation arrive, mais il est vite rattrapé par de nombreux impératifs. « Plein d’idées sont arrivées, en tous genres. Mais il a fallu faire des tris en fonction du budget, de la facilité de mise en œuvre et de la capacité des lieux. Il fallait aussi trouver des activités inédites et qui conviennent à tous les types d’âges. »

Un premier passage devant le comité

Après avoir chiffré à la grosse louche toutes les bonnes pistes avancées par son équipe, c’est le moment pour Nathalie de faire une proposition au comité de programmation. Après ce premier passage, il faut revoir sa copie, en abandonnant certaines idées et en rajoutant d’autres…

Une autre contrainte dans l’élaboration d’une programmation est qu’on ne peut pas compter que sur soi-même. « Il a des choses qu’on peut créer nous-mêmes, comme le parcours d’astronaute en extérieur, par exemple. Mais il y a des choses pour lesquelles on a besoin de compétences extérieures, comme un prestataire capable de nous créer une petite appli dans les temps et dans notre budget. Il y a aussi des partenaires extérieurs qui sont arrivés par affinités avec le thème. L’Institut royal d’Aéronomie spatiale nous a par exemple fait une proposition car ils cherchaient un lieu pour leur projet. Il a fallu voir si installer une antenne pour écouter des étoiles filantes était possible techniquement », explique encore Nathalie.

Après avoir nourri le programme de nouvelles propositions, et vérifié en détails sa faisabilité, aussi bien du côté technique qu’humain, il est enfin bouclé.    

La montagne est gravie, oui mais…

Tous les critères sont remplis et le projet est à nouveau présenté au comité de programmation qui donne son aval final. « C’est à ce moment que tu te dis : ‘J’ai gravi la montagne, je suis au-dessus, je n’ai plus qu’à mettre en œuvre’. Mais dans cette deuxième phase, il y a quand même toutes sortes de petits cailloux qu’on n’avait pas anticipé qui apparaissent », pointe Nathalie, en souriant.

Cette phase de concrétisation demande beaucoup de coordination avec tous les services et l’élaboration d’un retroplanning. « Maintenant, il s’agit d’être à l’heure. C’est un autre challenge… Tu fais parfois des paris et tu découvres le résultat un peu à la dernière minute. On est à la fois dans le stress et l’excitation », conclut Nathalie.