A 26 ans, Baudry Givert réalise un rêve d’enfant : en partant travailler pour l’entreprise Clemessy au centre Spatial Guyanais, il allie ses 2 passions, l’espace et la robotique. Son parcours passe par les ateliers de robotique du Pass. Portrait.
Cette fois, ça y est : Baudry s’est envolé pour Kourou où, si tout se passe bien, il devrait rester au minimum 3 ans. Une grande aventure dont il rêve depuis longtemps et qui se concrétise enfin…même si les démarches administratives qui l’ont précédée n’étaient pas pour lui une partie de rigolade. Il y travaillera pour Clemessy, entreprise française spécialisée en génie électrique et mécanique, et qui en Guyane est chargée de la maintenance des bancs de contrôle de la fusée Ariane, en d’autres mots l’ensemble des ordinateurs qui contrôlent la fusée tant qu’elle est au sol. Travailler dans le saint des saints européen de l’espace, là où les projets successifs de la fusée Ariane ont fait la gloire de l’Agence Spatiale Européenne, pour Baudry Givert, c’est un peu comme décrocher le Graal. A 26 ans, il ne pouvait rêver mieux…
Un passage incontournable par les ateliers de robotique du Pass
– « je me suis toujours dit : si l’un devient mon métier, l’autre sera ma passion, et là, j’allie les 2! »
Mais comment est arrivé là ce jeune Dourois qui, aussi loin qu’il s’en souvienne, a toujours été fasciné par l’espace autant que par les robots ? « Pour la petite histoire, j’ai toujours rêvé d’être astronaute! Mais quand on mesure 2 mètres, on ne pense même pas à rentrer dans une fusée! Le premier robot que j’ai construit tout seul, c’était un robot en Légo qui nettoyait ma chambre! J’en avais marre que ma mère me prenne la tête avec ça. Je pense qu’il fonctionne encore! »
Sa maman, professeur de maths, avait à coeur de contribuer à son éveil scientifique et de rechercher les stages qui pouvaient le plus l’intéresser : aéromodélisme, Euro Space Center…et le Pass. Dès 13 ans, il participe, chaque samedi, à l’atelier de robotique dont l’objectif est de créer un robot pour les Trophées. C’est là qu’il apprend les bases de la robotique et que le rêve de gosse commence à ressembler à une réalité très concrète.
Il y prendra part 3 ans durant, faisant partie des plus mordus. Comme le courant passe bien avec l’animateur du Pass Etienne Martin, celui-ci lui propose de le rejoindre à Limoges pour un camp de vacances de 3 semaines organisé par Planète Sciences et dénommé Furobalex – comme Fusées, Robots, Ballons expérimentaux : une alliance de rêve pour Baudry! Pendant la durée du stage, dans la section robotique qu’il a choisie, il passe à l’étape supérieure, puisque l’objectif est de mettre au point dans les moindres détails le règlement du concours de robotique de l’année suivante.
Un ingénieur informatique fidèle à ses premières amours
Il entame ensuite ses études supérieures d’ingénieur en informatique, spécialisé dans les systèmes temps réel et embarqué, à l’Isims, à Mons.
« Quand j’étais en 3e BAC, je suis revenu au Pass en partenariat avec le MIC (Microsoft innovation Center, basé à Mons) pour faire des animations de robotique en haut de la Passerelle. Je présentais Nao notamment au public familial. C’est aussi dans ce cadre-là que j’ai animé une master class, avec des jeunes de 13 à 17 ans; c’était ma première expérience en animation. J’aime beaucoup faire des découvrir des choses à des plus jeunes, mais il faut qu’ils soient motivés, par ce que les « chuuut! Silence! », ce n’est pas mon truc! »
Ariane 5, l’odyssée de l’espace de Baudry
A la sortie de ses études Baudry a tout de suite été engagé chez Thalès Alenia Space Belgium à Charleroi (ex-ACEC), spécialisé dans le spatial, qui fabrique des composants de satellites. Il travaille dans le segment sol, sur les bancs de contrôle d’Ariane 5, comme ingénieur chargé de préparer les nouveaux logiciels destinés aux bancs. « On ne le sait pas beaucoup », explique fièrement Baudry, « mais tous les bancs de contrôle, les ordinateurs qui contrôlent Ariane 5 tant qu’elle est au sol, sont une fabrication belge. »
A présent, fort de son expérience d’un an et demi chez Thalès, Baudry part travailler chez Clemessy « de l’autre côté de la barrière », puisque l’entreprise française implantée à Kourou est chargée de la maintenance de ce banc de contrôle. En Guyane, avec Ariane, Vega ou Soyouz, ce passionné d’espace sera servi!
Mais avant le grand départ, Baudry a encore pris le temps de venir prêter main forte à Etienne pour monter et programmer Poppy, le nouveau robot humanoïde acquis par le Pass.
Comme dirait Bowie : « Ground control to Major Tom
Commencing countdown, engines on
10, 9, 8, 7… »
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