À chaque période de vacances, SPARKOH! cherche à se renouveler et à proposer de nouvelles animations. Séverine Verdeyen, médiatrice scientifique, nous dit tout sur la conception d’un atelier.

Au sein de la programmation estivale de SPARKOH!, on retrouve 5 animations destinées aux familles, dont 3 inédites. Séverine Verdeyen, qui a conçu l’atelier « Astronautes en mission », nous explique comment l’équipe du science center s’y prend pour créer une animation.

Comment naît l’idée d’une animation ?

« Pour une animation grand public, le point de départ est souvent une thématique. Nathalie Clausse, notre référente pour le grand public, définit une thématique en fonction, par exemple, de ce qui va sortir comme expo dans les mois qui suivent. L’animation peut aussi avoir comme point de départ un thème porteur ou un type de vacances, comme la période d’Halloween par exemple. »

Y a-t-il de grosses différences entre les ateliers scolaires et grand public ?

« Que ce soit pour une animation scolaire ou grand public, le processus de création est plus ou moins le même. On met plus d’‘intensité’ sur nos animations scolaires car elles vont durer plus longtemps. Elles sont plus longues et basées sur des référentiels donc il y a plus de contenu à mettre dedans. Mais la trame reste la même. »

Que se passe-t-il quand le thème est choisi ?

« Une fois qu’on a choisi une grosse thématique, c’est à nous de se diriger vers ce dont on a envie. En fonction de la tranche d’âge, on sait quels types de sujets on peut aborder ou non. Ça nous permet déjà de nous orienter. Ensuite, c’est la partie d’exploration, la partie où on se dit : ‘je vais me renseigner avant de dire des bêtises’. On cherche des infos car pour créer une animation, il faut forcément avoir un minimum de bagage, sinon ce n’est pas possible (rires). Tout en effectuant nos recherches, on garde en tête qu’il faut que ce soit un thème accrocheur, surtout pour le grand public. Ça ne doit pas forcément être du contenu scientifique, ça peut être une anecdote, ou une petite info comme point départ. »

Et après cette phase d’exploration ?

« On discute de nos choix de sujets avec Nathalie. Et quand notre sujet est déterminé, on fonce à fond dedans, on oublie tout le reste. Et on se spécialise. Pour les animations grand public, on essaie toujours de faire du très participatif. En scolaire aussi mais c’est un peu différent car il y a plus de contenu à apporter. On essaie que ce soit sympa à animer pour nous aussi. On va présenter l’animation pendant 2 mois plusieurs fois par jour donc il ne faut pas y aller avec les pieds de plomb ! Sinon, cela va se ressentir. On sait qu’on a 45 minutes donc il faut faire des choix. »  

Ensuite, c’est le moment d’être créatif ?

Animation « Les pieds sur Terre, le nez en l’air »

« Oui, c’est le moment de partir dans nos délires. On se dit ‘Comment peut-on marquer les esprits juste avec notre idée de base’ ? Ça part en cacahuète, on liste toutes nos idées, même si elles sont infaisables. On fouille pour voir ce qui a déjà été fait pour ne pas faire la même chose ou pour voir ce qu’on peut ajouter. Ensuite vient le retour à la réalité. On fait un tri tout en gardant à l’esprit qu’il faut que ça reste « waouh !».

Quelle est la prochaine étape ?

« Après, on passe à la partie écrite. C’est la trame de notre animation. Puis, retour chez Nathalie pour validation. Une fois les grandes idées validées, arrive à la partie pratico-pratique. C’est là qu’on a besoin des compétences des autres animateurs et des autres équipes, comme la technique ou l’audiovisuel. À ce stade, il y a des choses qui bloquent encore. Donc on élague à nouveau à ce moment-là. Une fois que tout a été validé par tout le monde, on achète ce que l’on doit acheter et on écrit un vrai scénario, très détaillé, reprenant chaque étape. Deux semaines avant les vacances, on présente les animations à toute l’équipe. On refait des petits changements en fonction des retours que l’on a, et puis, on les lance ! »

Les animations sont-elles encore renouvelées par la suite ?

« Oui, on les peaufine déjà en fonction du retour des visiteurs. Et puis, entre les périodes de vacances, on les renouvelle, on les retravaille. Après deux périodes de vacances, elles ne bougent plus. Et puis, on les ressort régulièrement. »

Pourquoi les ateliers sont-ils construits en duo ?  

« C’est toujours plus facile de travailler à deux. On a un timing serré car on est souvent face au public et on n’a pas toujours des journées entières durant lesquelles on peut travailler sur notre animation. À deux, on peut se répartir le travail et il y a plus de potentiel dans deux cerveaux que dans un. Travailler en binôme, ça permet aussi de bosser avec tout le monde et de créer des liens. »

Est-ce que certains animateurs sont spécialisés dans un domaine ?

« On fait tous vraiment de tout. Mais après, certains sont par exemple plus bricoleurs, comme Etienne qui, si on a besoin de numérique, sera d’office dans la team, même si ce n’est pas lui qui gère. Pareil pour les sujets plus scientifiques, on est 2 ou 3 à avoir un master en sciences. Donc si on crée une nouvelle animation dans le labo de chimie, c’est d’office l’un de ceux-là qui la chapeautera car il a les compétences pour. »

Animation « Astronautes en mission »

Comment as-tu construit l’animation « Astronautes en mission » ?

« J’étais en duo avec notre stagiaire Cannelle mais qui a dû ensuite travailler sur le parcours extérieur. On est parties de la question ‘quelle est la différence entre la vie sur Terre et la vie dans l’espace ?’. Puis, on s’est focalisées sur le fait que sur Terre, il y a de l’air et, dans l’espace, il n’y en a pas. Comment faire comprendre ça aux visiteurs en leur faisant manipuler des choses ? Ils ne sont pas là pour suivre un cours mais quand même pour apprendre quelque chose. » 

Tu as utilisé une nouvelle manière d’animer, il paraît ?

« Oui, on n’avait pas encore testé cette manière d’animer. Les visiteurs sont les héros de leur propre histoire. On a créé des fichiers audios et des photos générées par l’IA pour illustrer l’atelier. Il s’agit d’une histoire contée où, à chaque étape, les familles vont devoir faire des choix ou des manipulations pour voir ce qui va leur arriver dans la suite de l’histoire. La thématique, c’est : vous êtes un astronaute qui partez dans l’espace et il va vous arriver des choses… Je n’en dis pas plus (rires). »