Les bonnes bactéries appelées à la rescousse pour sauver notre organisme… mais aussi pour restaurer des œuvres d’art : c’est une réalité!
Nous l’avons récemment évoqué dans l’article « De la richesse de nos crottes » : notre intestin abrite un véritable écosystème! Des milliers d’espèces de micro-organismes y coexistent ainsi qu’une grande quantité d’enzymes capables de transformer nos aliments en nutriments assimilables. Si une petite partie d’entre eux sont potentiellement dangereux, la plupart de ces microbes sont utiles ! Et la santé de cette « flore » interne, que l’on appelle aussi le microbiote, conditionne notre propre santé.
Des bactéries dans tous les biotopes
Mais les bactéries, ce sont des organismes vivants microscopiques (du grec βακτηριον, qui signifie « bâtonnet »). Elle ne sont donc pas le propre de l’organisme humain : elles sont présentes dans tous les biotopes, sous terre, dans l’eau, dans les milieux extrêmes aussi. Et dans tous ces milieux, elles participent avec les autres micro-organismes pour une très large part à l’équilibre biologique existant sur la terre.
Les bactéries peuvent être très utiles dans bien des domaines. Le plus ancien et le plus répandu : la fabrication d’aliments fermentés comme le fromage, le yaourt, la bière ou le vin grâce à des bactéries comme Lactobacillus, Lactococcus ou Streptococcus, combinées aux levures et moisissures.
On utilise aussi les bactéries, par exemple, lors des processus de traitement des eaux usées : les archées décomposent la matière organique contenue dans les eaux usées pour la transformer en substance qui peut servir d’engrais. Et bien d’autres applications…
Restaurer les œuvres d’art grâce à des bactéries!
Nous nous arrêterons ici à un usage original des bactéries : la restauration et la protection d’œuvres d’art. Une méthode qui a été expérimentée notamment en Italie et en Espagne. Constituées de pigments d’origine naturelle, d’huiles ou de vernis, les peintures et fresques sont bien sûr sujettes au développement de micro-organismes.
Dans une publication du 5 décembre 2018 de la revue Plos ONE, des chercheurs de l’Université de Ferrare, en Italie, racontent leur travail sur Le Couronnement de la Vierge, une peinture de style baroque de Carlo Bononi datant de 1620. Ils y ont découvert de nombreuses bactéries et des champignons. Certains de ces micro-organismes comme des Staphylococcus ainsi que des Aspergillus, Penicillium, Cladosporium et Alternaria appartenant à la catégorie des champignons filamenteux, entraînent la dégradation de l’œuvre.
Les « gentilles » bactéries : un traitement testé en Italie ou en Espagne
Mais trois bactéries Bacillus, à savoir les Bacillus subtilis, Bacillus pumilus et Bacillus megaterium, auraient quant à elles un effet bénéfique! Elles seraient en effet capables d’empêcher la croissance des bactéries et des champignons isolés sur la toile. Ces chercheurs proposent donc de les utiliser pour élaborer de nouvelles méthodes de protection des toiles et prévenir les dégradations d’origine microbienne.
Dans l’église de Los Santos Juanes de Valence, en Espagne, les spécialistes de l’Institut de restauration du patrimoine de l’Université polytechnique de la ville n’ont pas restauré les fresques salies par le temps avec des substances chimiques… mais avec des bactéries! Ces bactéries du genre Pseudomonas sont souvent utilisées dans la contamination de sites pollués. Ici, ils ont placé les bactéries dans un gel qu’ils ont badigeonné sur les fresques. 400 ans de saletés ont disparu sans risquer de contaminer la peinture avec de nouveaux micro-organismes!
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