C’est le coup d’envoi des JO de Paris 2024 ce vendredi, avec leur défilé d’athlètes de haut niveau ! Si l’on assiste à des performances aussi impressionnantes durant cette grande compétition, c’est aussi grâce à la science !

Christophe Clanet est physicien et directeur de recherche au CNRS. En 2018, il a créé un programme de recherche scientifique collectif rassemblant 12 établissements. Baptisé « Sciences 2024 », il vise à aider les athlètes français dans leur quête de médailles. Pour lui, il est essentiel de faire davantage converger sport et science afin de doper les performances. Interrogé par le journal Le Point en amont des Jeux, Christophe Clanet a notamment rappelé les trois avancées scientifiques qui ont révolutionné les sports olympiques.

1. Le Fosbury-flop

Cette technique a été adoptée par l’athlète américain Dick Fosbury aux JO d’été de 1968, à Mexico. Jusqu’ici, le saut en hauteur était pratiqué en saut ventral. Mais Fosbury a développé sa propre technique dorsale car, avec un saut ventral, il plafonnait à 1m80. Son entraineur l’a laissé faire et il a remporté la médaille d’or (avec un saut à 2m24 !). Les scientifiques ont ensuite expliqué pourquoi cette technique était plus efficace. Le saut dorsal crée un « effet tunnel », c’est-à-dire que le corps passe au-dessus de la barre, en « s’enroulant » autour de celle-ci, alors que son centre de gravité passe, lui, en dessous. C’est beaucoup plus difficile à réaliser avec un saut ventral.

2. Le saut sur la prothèse

Les sauteurs paralympiques amputés d’une jambe avaient pour habitude de sauter sur leur jambe valide. Mais lors des JO de Sydney en 2000, l’athlète français Franck Barré a décidé de sauter sur sa prothèse. Après sa belle performance, tous les autres athlètes ont ensuite fait le choix de sauter sur la lame. La science a alors étudié quelles propriétés de lames pouvaient maximiser la longueur d’un saut ou la vitesse d’une course.

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3. Le saut à ski en V

Pendant très longtemps, le saut à ski a été parallèle. Mais lors d’un entrainement, un sportif suédois nommé Jan Boklöv avait une douleur à l’aine et n’a pas pu effectuer son saut normalement. Il a alors écarté ses skis et, à sa grande surprise, a réalisé un saut de 90 mètres, au lieu des 75 précédemment obtenus avec ses skis parallèles ! Malheureusement, Jan Boklöv n’a jamais obtenu de médaille d’or car il subissait à chaque fois une pénalité de la part des juges pour ce geste. Désormais, cette technique a complètement modifié les distances de saut. Et depuis, les scientifiques essaient de déterminer le V idéal pour maximiser les performances.

Au-delà de ces grandes avancées, les nouvelles technologies ont, elles aussi, contribué à faire évoluer petit à petit le sport de haut niveau. Que ce soit les applications dédiées à l’alimentation ou à la santé, les nouveaux matériaux et vêtements, l’impression 3D, les nouvelles infrastructures ou encore les systèmes de vision par ordinateur : toutes ces avancées technologiques ont participé à une meilleure qualité des performances des athlètes.