La génétique doit beaucoup à un moine du 19e siècle, Johann Mendel, qui passa de nombreuses années de sa vie à croiser des plants de pois pour observer comment ils évoluaient au fil des générations…

L’histoire de la génétique est relativement récente, mais dense en découvertes et en pleine accélération depuis la fin du 20e siècle. Si l’on excepte les connaissances empiriques accumulées par les cultivateurs et les éleveurs depuis des millénaires, on considère que
cette histoire commence en 1866, avec la publication par Gregor Mendel, moine autrichien, d’un article scientifique sur la transmission des caractères lors des croisements de pois. Ses découvertes lui valent d’être considéré, aujourd’hui encore, comme le père
de la génétique.
Depuis lors, la biologie moléculaire a évolué à pas de géants, que ce soit dans la connaissance des mécanismes fondamentaux ou dans le développement d’applications qui touchent de plus en plus notre quotidien.
Retour sur une histoire de pois…

Gregor Johan MENDEL (1822-1884), un moine passionné d’horticulture

Johann Mendel est né à Heinzendorf en Silésie (aujourd’hui en Tchéquie) dans une famille de paysans pauvres. Son instituteur le trouve doué et l’envoie au collège de la ville voisine, puis à l’Institut de philosophie d’Olomouc où il étudie la philosophie et la théologie, mais aussi les mathématiques, la physique et l’agronomie. En 1843, il entre au monastère Saint Thomas de Brno sous le nom de Frère Gregor. Ce monastère réputé pour son érudition scientifique va permettre à Mendel de poursuivre ses études. Il prend la responsabilité du jardin expérimental et décide de mener des recherches sur l’hybridation des végétaux afin de mettre en lumière les lois qui la gouvernent.
Pendant onze ans, de 1854 à 1865, Mendel se consacre au croisement et à l’observation de plants de petits pois, à raison de deux récoltes par an. Il compte et répertorie inlassablement les caractères qui apparaissent, disparaissent, réapparaissent au fil des générations.
Il consigne scrupuleusement le fruit de ses découvertes, révolutionnaires pour l’époque, dans un article qu’il intitule « Recherche sur les hybrides végétaux » et le communique à la Société d’agriculture de Brno ainsi qu‘à de nombreuses universités européennes, sans susciter le moindre intérêt.

Des recherches sur l’hérédité méconnues à l’époque

Les scientifiques de l’époque ne perçoivent pas la portée de ses découvertes. Le temps est à la transformation des espèces et non à leur pérennité. Mendel est un contemporain de Charles Darwin, mais les théories des deux scientifiques, celle de l’évolution et celle de la génétique qui allaient par la suite se compléter et s’enrichir mutuellement, coexistèrent séparément durant plusieurs décennies, sans que personne n’ait l’idée de faire le lien… Mendel envoie son article à von Nageli, le célèbre botaniste allemand de l’Université de Munich, mais celui-ci – tout en reconnaissant Mendel comme un « hybrideur remarquable », estime que la création des espèces se produit sans raison apparente selon les caprices de la nature et non selon des lois immuables.
En 1884, Mendel meurt, dans l’indifférence complète de ses contemporains… C’est Carl Correns qui utilise le premier en 1900 l’expression « lois de Mendel ».

Les lois de l’hérédité de Mendel

Pour en savoir plus sur les expériences de Mendel, les lois qu’il en déduisit, comprendre ce qu’est un allèle dominant ou récessif, écoutez ces explications :

 

 

Exposition Génétique au Pass.

Exposition Génétique au Pass.

 

Et pour aller plus loin encore, visitez l’exposition « Génétique, la vie décodée ? » au Pass : vous pourrez jouer à la « loterie de l’hérédité » ou répondre à quelques questions du quiz sur l’hérédité. Un exemple de ce que vous pourrez y découvrir ?
Question 1 : La couleur de nos yeux est un caractère héréditaire. Si vos parents ont tous les 2 les yeux bruns, pourriez-vous avoir des yeux bleus ?
Réponse : Oui! Pour chacun de nos caractères, nous recevons de nos parents 2 versions; l’une provient de notre mère et l’autre de notre père. Ce sont les allèles d’un gène. Nos parents ont eux aussi reçu de leurs parents 2 allèles, mais un seul est visible (ici, l’allèle « yeux bruns »), l’information du second allèle reste cachée…