L’amour, ce n’est pas une histoire de cœur! C’est même plutôt dans le cerveau que ça se passe! Phéromones, neurotransmetteurs, dopamine, ocytocine : les sentiments naissent avant tout dans un grand bain de chimie ! Mais où est le romantisme, alors ? Sommes-nous seulement les esclaves inconscients de notre cerveau ?
« La chimie des sentiments », c’est sûr, c’est un sujet qui passionne ! Il a suffi de lancer le débat autour de la tablée familiale, avec les collègues et même sur l’oreiller pour trouver en quelques minutes des tas de pistes à exploiter ! Impossible donc de faire le tour de la question en un article de blog!
Beaucoup de choses restent à découvrir sur le fonctionnement complexe du cerveau, mais ces dernières décennies, notamment grâce à l’imagerie médicale qui permet de voir les réactions du cerveau en live, les scientifiques, neurobiologistes ou endocrinologues, ont beaucoup progressé. Et si c’est vrai que quand on est amoureux notre cœur bat plus vite, c’est le cerveau qui donne l’ordre de libérer les hormones, accélérant ainsi le rythme cardiaque. Mais en clair, c’est un « branle-bas de combat » chimique qui concerne l’ensemble du corps. Pensez à vos mains moites, à vos joues rouges et aux papillons qui envahissent votre ventre…ou bas-ventre…
Les hormones du bonheur ou la chimie des sentiments
Peu à peu au cours de notre vie se construit un modèle idéal de partenaire, celui qui nous permettra de perpétuer l’espèce (eh oui!). Un modèle lié à une série de codes accumulés dans notre mémoire. Et puis un jour, c’est le coup de foudre! Tomber amoureux mobilise alors plusieurs centaines de substances chimiques dans notre corps. Testostérones ou œstrogènes, phéromones, endorphine, dopamine, adrénaline, sérotonine, vasopressine figurent parmi les plus connus!
Si elles sont bien moindres que chez certains animaux, les phéromones – ces odeurs que nous produisons naturellement mais ne percevons pas forcément de façon consciente – jouent un rôle actif dans l’attirance que nous avons pour l’autre. Les odeurs rappellent des souvenirs, les senteurs provoquent des émotions.
Il y aura – quand même! – une phase d’analyse, nous signalant si nous nous trouvons face à la bonne personne…avant que nous soyons plongés dans un grand bain de réactions chimiques…
Entre alors en scène la dopamine, appelée aussi la molécule du plaisir : elle sera l’ingrédient principal de notre état planant… Elle produit le même effet que la cocaïne…et peut donc rapidement rendre dépendant! La dopamine est liée non seulement au plaisir, au désir, mais aussi à la récompense. Si la relation s’interrompt, on est rapidement en manque.
L’ocytocine : pour faire durer les sentiments
Mais impossible de vivre en permanence à du 100 à l’heure, il faut bien – hélas! – un jour que la pression retombe… La production de dopamine va diminuer, les hormones se tarissent…. Tout à coup, on découvre que l’autre a des défauts… C’est fini, cet amour qui rend aveugle!
Comment alors faire durer la relation ?
C’est l’ocytocine qui fera partie des solutions, remplaçant l’amour fou par un autre type de relation, moins bouleversant, sans doute, mais plus stable et confortable! L’ocytocine est une hormone qui crée l’attachement : lors de l’accouchement (ocytocine vient du grec ancien qui signifie accouchement rapide), ou lors de l’orgasme, lors des baisers et des moments de câlins. C’est en rassasiant le cerveau d’ocytocine, à un moment où la dépendance à l’autre diminue, qu’on permet à une histoire d’amour de durer, plus longtemps que le cap fatidique des « 3 ans », cher à Frédéric Beigbeder !
Tout ça pour dire qu’il faut être conscient que la biologie a son mot à dire dans nos histoires d’amour… mais qu’il n’en reste pas moins que l’homme et la femme ont aussi une part de rationalité qui guide leurs décisions et une part de romantisme qui est le produit d’un cheminement culturel issu de la nuit des temps humains…
Le baiser, puissant générateur de réactions physiques et chimiques!
Focalisons-nous à présent sur le baiser : cette infographie montre que ce sont de nombreux endroits du corps qui sont sollicités! Et vous, êtes-vous, comme 2/3 des personnes, plus de droite lorsque vous embrassez ? Faites le test dès ce soir, et tous vos organes en tireront profit!
Et le sexe, dans tout ça ? Il en faudrait des articles pour poursuivre cette conversation! Une chose est sûre : faire l’amour, c’est bon pour la santé! C’est prouvé chimiquement! Mais attention aux addictions générées par les hormones comme la dopamine! C’est ainsi que naissent les sex addict…
D’autres questions se posent à l’heure du 2.0 : comment entrent en jeu les hormones à l’heure des rencontre de plus en plus nombreuses via internet, là où aucune phéromone ne transpire ? Par l’imaginaire ?
Et quid des rencontres tardives, à un âge où on ne pense plus du tout à « perpétuer l’espèce », comme la nature nous a programmés, mais où on veut simplement vivre de bons moments à deux? Qu’est-ce qui guide l’attrait d’une personne pour l’autre dans ce cas ?
Bonnes réflexions!
Des animaux à l’homme : « Tu mourras moins bête! »
Un peu d’humour pour terminer… de l’humour scientifique, bien sûr, grâce à l’excellente série diffusée sur Arte :
« Tu mourras moins bête »
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