Vous êtes anxieux avant de passer un examen médical ou avant de subir une intervention ? La société wallonne Oncomfort a mis au point un procédé d’hypnose clinique en réalité virtuelle. Pour se sentir comme un poisson dans l’eau au propre comme au figuré…
Diminuer l’anxiété par l’hypnose
Les actes médicaux en hôpital sont source d’anxiété pour la plupart d’entre nous. Du plus simple examen comme l’IRM ou le scanner aux séances de chimiothérapie ou aux biopsies dont le contexte de maladie accroît encore le stress, le patient appréhende ce passage obligé du contrôle de sa santé. Or, anxiété et ressenti de la douleur sont souvent liés.
Cela fait longtemps qu’au CHU de Liège, le professeur Marie-Elisabeth Faymonville et son équipe utilisent l’hypnose médicale au cours d’opérations, et ont mis au point le procédé d’hypnosédation qui couple durant l’acte chirurgical l’hypnose, la sédation intraveineuse consciente et un anesthésique local. Une méthode qui a montré son efficacité, notamment en permettant au patient de récupérer plus rapidement après l’opération.
La réalité virtuelle pour étendre la pratique de l’hypnose
La jeune société wallonne Oncomfort apporte une nouveauté au procédé d’hypnose clinique, qui devrait permettre d’élargir la pratique : la réalité virtuelle. Elle est basée sur l’expérience de sa co-fondatrice Diane Jooris, qui a pratiqué l’hypnothérapie en salle d’opération dans un centre contre le cancer du Texas. L’hypnose clinique y donnait de bons résultats, mais, d’une part, il n’y avait qu’elle qui était formée pour la pratiquer, et d’autre part, elle était impuissante face à des patients qui ne parlaient pas anglais.
C’est sur base de ce constat qu’est venue l’idée de recourir à la réalité virtuelle. Un masque sur les yeux, un casque sur les oreilles et le voyage à 360° commence : en fonction de l’acte qui est pratiqué, plusieurs programmes existent, d’une longueur différente. On plonge en douceur au milieu des poissons pour une escapade relaxante sous l’océan, on embarque dans l’espace, on est entraîné dans une balade onirique au milieu des fleurs. Les enfants bénéficient d’un programme spécialement adapté. Les sessions sont enregistrées en plusieurs langues. De quoi étendre fortement la pratique de l’hypnose clinique, puisqu’il n’y a plus besoin spécialement d’un thérapeute pour accompagner le processus.
Hypnose en RV : un programme scientifiquement accompagné et éprouvé
Oncomfort a pu bénéficier du programme d’accompagnement I-Corps™ du National Institute of Health (NIH) aux Etats-Unis. Un programme exigeant qui prévoyait l’entretien avec une centaine de médecins de façon à mieux appréhender le problème, tant du côté des soignants que des patients. Les modules ont été créés avec des médecins, des anesthésistes, oncologues et autres spécialistes. De plus, ce sont des médecins formés en hypnose qui ont revu les « scripts », pour qu’ils soient validés d’un point de vue médical. Il était également très important que les patients soient impliqués dans le développement des modules. Ils ont d’abord été testés sur des sujets sains et puis sur des malades. Ce processus de développement a intéressé le WeLL, Living Lab wallon dédié à l’e-santé qui vise à mettre l’innovation au service des citoyens, des patients, des seniors et des acteurs de la santé en les intégrant au cœur de la réflexion.
La pratique est en train de se développer en Belgique comme dans d’autres pays, elle intéresse de plus en plus de services : radiologie, radiothérapie, pédiatrie, soins intensifs, gynécologie …
Pour aborder l’entrée à l’hôpital et affronter la maladie de façon un peu plus sereine…
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