Dans deux semaines, les équipes inscrites aux Trophées de robotique soumettront leur robot à l’affrontement à travers des matchs amicaux. Pour l’occasion, la thématique du cinéma est mise à l’honneur. Très longtemps prise comme source d’inspiration, la fiction robotique a aujourd’hui tendance à se confondre avec la réalité. Entre progrès technologique, avancées scientifiques et imaginaires collectifs, les frontières deviennent actuellement de plus en plus floues.
Tandis que les chercheurs se questionnent encore sur l’éthique de certains de leurs usages, les Japonais les envisagent déjà comme faisant partie intégrante de leur vie quotidienne et de l’avenir. Une « robolution » capable d’accompagner l’homme et de repenser l’Humanité dans sa globalité. «Faire des androïdes revient à se demander ce que cela signifie d’être humain » […]«S’interroger sur l’émotion, la conscience, la pensée…» selon le Professeur Ishiguro.
Véritable phénomène littéraire et cinématographique, les robots font peur autant qu’ils fascinent.
Les robots, du fantasme à la réalité
Si la science-fiction nous a depuis longtemps relaté leurs histoires, l’évolution technologique permet aujourd’hui de se rapprocher d’un idéal pour les uns, et de renforcer l’inquiétude des autres. Certains les voient d’ores et déjà comme une intelligence susceptible de remplacer l’homme dans son labeur, les autres soulignent une potentielle menace, un « soulèvement des machines » qui pourrait, à terme, échapper au contrôle des hommes.
Toujours plus loin, toujours plus humain
En admettant qu’hier, la vision de la machine était de seconder l’homme, celle de demain a tendance à vouloir en faire un avatar, un prolongement de lui-même. Apparence, expressions faciales et mouvements du corps copiés/collés sur celui des hommes : la ressemblance trompe, la ressemblance dérange. Masahiro Mori, roboticien japonais, évoque même le terme de « Vallée dérangeante », théorie scientifique publiée en 1970. Celle-ci souligne le phénomène de répulsion provoqué par la ressemblance physique entre un robot et un être humain.
Robotique et éthique
Une machine peut-elle avoir droit de vie ou de mort sur un être vivant ? En cas de dérapages des machines qui en assumera la responsabilité ? Peut-on assurer le contrôle d’une entité dotée du libre arbitre et d’une intelligence capable de comprendre nos émotions et d’adapter leur comportement en fonction ?
Alors que la question de l’apparence fait débat, elle n’est pas la seule dans le paysage de la robotique. Libre arbitre, autonomie totale et intelligence artificielle sont autant d’éléments à prendre en considération, notamment d’un point de vue éthique.
A travers son œuvre, l’écrivain de science-fiction Isaac Asimov soumet ses robots à un code d’éthique réunissant 4 lois universelles :
• Loi Zéro : Un robot ne peut pas porter atteinte à l’humanité, ni, par son inaction, permettre que l’humanité soit exposée au danger.
• Première Loi : Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger, sauf contradiction avec la Loi Zéro.
• Deuxième Loi : Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la Première Loi ou la Loi Zéro.
• Troisième Loi : Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième Loi ou la Loi Zéro.
Cette première vision pourrait être considérée comme un idéal à atteindre dans la démarche de développement d’une intelligence artificielle. Dans la réalité, elle connaît pas mal de limites. Le chercheur anglais du Bristol Robotics Laboratory, Alan Winfield, en a fait l’expérience. Programmé pour une tâche simple, celle de sauver un robot d’une chute dans un trou, le robot effectue sa mission avec succès, jusqu’à ce que celle-ci se complexifie. Face à deux robots, le robot échoue 14 fois sur 33, ne sachant faire un choix « éthique » entre les deux.
L’éthique robotique est donc une problématique complexe à laquelle l’homme devra donner un sens dans les prochaines années.
La Robotique au Pass
Qu’on l’adopte ou qu’on s’en méfie, la robotique, dans une certaine mesure, sera encore plus présente demain. De nombreux domaines comme l’industrie, la médecine, l’armement ou l’exploration spatiale l’utilisent déjà couramment comme moyen pour faire avancer le progrès.
Au Pass, l’apprentissage de cette pratique est incontournable simplement parce que son importance semble indéniable. Décrypter la robotique, s’exercer à la programmation et comprendre ses enjeux deviennent des éléments indispensables pour comprendre le monde dans lequel nous évoluerons demain.
A travers un projet pédagogique annuel, nommé Robotix’s, le Pass propose aux 8-18 ans et aux +18 ans, de s’immerger dans l’univers de la robotique. Réflexion, conception et réalisation du robot, amèneront les participants à mieux appréhender ce milieu.
Rendez-vous les 14-15 mars pour la finale des Trophées à la Salle Max Audain à Frameries et le 18 et 19 avril pour la finale des Coupes à l’UCL Louvain-la-Neuve.
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à visiter le site du concours Robotix’s.
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