Dans quelques jours, Bertrand Piccard et André Borschberg entameront un tour du monde pas comme les autres à bord du Solar Impulse 2. Sans carburant. Uniquement grâce à l’énergie du soleil. Une formidable aventure d’innovations technologiques et de défis humains. Solvay a été le premier à y croire.
Lorsque Bertrand Piccard a réalisé son tour du monde en ballon il y a quelques années et s’est posé en Égypte après avoir consommé près de 4 tonnes de propane, il s’est dit que son prochain défi serait de recommencer le périple sans être dépendant énergétiquement. Ce fut le début d’une incroyable aventure qui vit la naissance de Solar Impulse 1, prototype d’avion volant uniquement grâce à l’énergie solaire – premier vol d’essai en 2010 -, puis de Solar Impulse 2, qui s’apprête à entamer un tour du monde dans les jours qui viennent.
Solvay, premier partenaire du Solar Impulse
Pour en arriver là, il a fallu évidemment des heures, des mois, des années de recherche et développement dans de nombreuses entreprises partenaires travaillant sur des parties précises de l’engin. Le groupe Solvay a été le premier à croire au projet, entraînant dans son sillage une série d’autres sociétés. « C’était un pari un peu fou« , reconnaît Pascal Juery, membre du comité exécutif de Solvay, « on s’est engagé sur une vision, des dessins. C’était une aventure de pionnier, mais c’est aussi un projet universel, qui parle à tout le monde, au monde scientifique comme au grand public. Et face à ceux qui disaient que ce n’était pas possible, on peut répondre aujourd’hui : on peut le faire! » Le message de l’aventure Solar Impulse : montrer comment la recherche dans des matériaux innovants peut amener à un changement des mentalités pour relever les défis de la société du 21e siècle. Outre l’enjeu de voler de jour comme de nuit sans carburant et uniquement à l’aide de l’énergie solaire, le tour du monde qui va s’étaler de mars à juillet est donc également une vaste entreprise de sensibilisation visant à montrer qu’il est possible de se passer d’énergie fossile pour voyager… (en savoir plus sur le tour du monde en avion solaire)
Le Solar Impulse, un avion qui a le poids d’une voiture
Comme l’explique avec passion Claude Michel, ingénieur responsable du partenariat entre Solvay et Solar Impulse, les problématiques en jeu dans ce « laboratoire volant » sont essentiellement celles de la légèreté de l’engin et du stockage d’énergie qui permet à l’avion solaire de voler même de nuit. Comment faire voler un avion qui a l’envergure d’un A380 et le poids d’une voiture ?
Parmi les domaines dans lesquels les équipes R&D de Solvay ont contribué, il y a les films protecteurs recouvrant les cellules photovoltaïques. Ces plastiques doivent leur permettre tout à la fois d’être étanches, souples et légères tout en gardant leur efficacité maximale. 17 000 cellules photovoltaïques recouvrent les faces supérieures et inférieures des ailes du Solar.
Autre apport : si la batterie est fabriquée en Corée, Solvay intervient dans l’amélioration de plusieurs de ses composants à travers ses laboratoires allemand et italien, l’objectif étant ici aussi d’obtenir une batterie plus légère, mais qui puisse stocker davantage d’énergie pour permettre une autonomie perpétuelle.
Le polymère qui imprègne le papier (eh oui!) en structure de nid d’abeilles constituant les ailes a également été mis au point chez Solvay, de même que les fibres des vêtements des pilotes, favorisant la micro-circulation. Autant d’exemples illustrés dans les vidéos ci-dessous :
https://www.youtube.com/watch?v=g1xFKw98icI&feature=youtu.be
« Nous sommes conscients que ce n’est pas demain qu’on aura un avion solaire commercial », conclut Claude Michel, « mais quand les frères Wright ont fait leur premier vol, on ne percevait pas encore l’avenir de cette invention. Par ailleurs, toutes les innovations mises au point pour ce projet peuvent trouver des applications dans la vie quotidienne. »
Désireux de partager cette épopée avec le plus grand nombre, Solvay a acheté le Solar Impulse 1 dont la vie de vol est terminée, et va l’installer à la Cité des Sciences à Paris dès le mois d’avril 2015.
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