L’usage de l’impression 3D en industrie ou chez les particuliers explose depuis quelques années. Pour éviter des dérives de surconsommation du plastique, de nouvelles tendances s’affirment : elles privilégient les filaments biosourcés ou le plastique recyclé. A vos poubelles de tri! 

L’impression 3D est en plein boom, et c’est une révolution sur bien des plans ! Dans différents secteurs industriels, on crée désormais des pièces en 3D, modifiant complètement les processus de production ; chez soi, en acquérant une imprimante 3D pour pas trop cher, n’importe qui peut imaginer également ses propres objets en 3D. Que ce soit comme objet de décoration ou pour l’utilitaire (réparation de pièces…), l’esprit maker modifie également le rapport à la consommation.
Mais cette euphorie de l’impression 3D peut-elle éviter la surconsommation de plastique ? La question est posée à l’heure où l’on prend conscience de l’incroyable gabegie du plastique à usage unique….

Impression 3D : des filaments d’origine végétale

Bonne nouvelle : à côté du filament 3D ABS (Acrylonitrile Butadiène Styrène), d’origine pétrolière et donc non biodégradable, le filament à base de PLA ou Polylactic acid (Acide polylactique) est très largement utilisé en impression 3D. Matière plastique d’origine végétale, le PLA est le plus souvent fabriqué à base d’amidon de maïs. Mais d’autres matières premières sont également explorées. Canne à sucre, coquilles d’huîtres ou de moules, marc de café : les ingénieurs développent des procédés originaux  pour utiliser des déchets naturels comme matières de base, dans un processus d’économie circulaire. Dans l’exposition Nature 2.0, on présente du fil d’imprimante 3D fabriqué à partir de drêches de brasserie.

 

Des filaments à partir de plastique recyclé

Et puis d’autres entreprises proposent des filaments à partir de plastique recyclé. Active dans le domaine de l’impression, la société française Armor a créé sa marque de filaments écoresponsables ; plusieurs matières sont disponibles telles que le polystyrène issu de pots de yaourt et un nouveau matériau élastomère appelé TPU issu de chaussures de ski recyclés.
Et pourquoi pas les bouchons en plastique, objets à usage unique s’il en est, comme le montre cette vidéo ?

Citons encore le projet original de la société Plast’if : intégrée comme n’importe quelle autre machine dans un bureau ou une entreprise, la machine Plast’if recycle tous les déchets plastiques des employés. Elle leur permet d’imprimer en 3D de nouveaux produits à partir des déchets qu’ils ont eux-mêmes produits (gobelets, bouteilles…). C’est donc un processus de recyclage complet, en une machine, qui se fait devant l’employé, du déchet plastique au produit imprimé en 3D.

Du déchet au mobilier urbain en impression 3D

Voilà pour les matières premières des filaments. Mais le concept d’upcycling peut s’étendre à des projets plus importants.

3D recyclage

A Thessalonique, en Grèce, c’est tout un parc qui a été intégralement réaménagé avec du mobilier urbain réalisé grâce à l’impression 3D de déchets plastiques! Le projet a été mené par la société The New Raw, implantée aux Pays-Bas, dans le cadre de l’initiative Print your City. The New Raw façonne du mobilier urbain à base de plastique recyclé, qu’il fait fondre et colore pour obtenir une matière imprimable.  Mais c’est la première fois que l’entrreprise teste son concept à si grande échelle. Un projet par ailleurs participatif : 800kg de plastique ont été récoltés par les habitants de Thessalonique qui ont pu également donner leur avis sur les bancs. On peut donc, outre s’asseoir pour se reposer, garer son vélo, prendre ou déposer un livre… «Print Your City» à Thessalonique fait partie du programme «Zero Waste Future» de Coca-Cola en Grèce.

« Le plastique est un contributeur majeur à la pollution marine. Cependant, vivant dans les régions urbaines, nous avons tendance à oublier notre dépendance à la mer liée à la nourriture et à l’approvisionnement en oxygène« , peut-on lire sur le site web de la société néerlandaise.

Print Your City! -3D printing in the Circular City- from The New Raw on Vimeo.

Des lunettes ou des yachts en impression 3D issue du recyclage!

3D recyclageLa startup Belge WR Yuma fabrique des lunettes de soleil haut de gamme à partir de matériaux recyclés issus de tableau de bord de voitures, de bouteilles de soda ou du plastique extrait des réfrigérateurs. Ces déchets plastiques proviennent des Pays-Bas et de Flandre. Si vous rendez vos anciennes lunettes, elles serviront de base à d’autres lunettes!

Comme c’est le cas dans beaucoup de secteurs industriels désormais, le fabricant allemand e yachts de luxe HanseYachts AG recourt à l’impression 3D : il a ainsi créé une coque de 10 mètres de long… Pas question ici de simple plastique, mais plutôt de filament de bois (constitué de 60% de bois recyclé et d’un liant polymère).

Même si le meilleur déchet est celui qui n’existe pas, l’économie circulaire permet de diminuer l’impact des déchets sur la société. En plus de constituer un acte citoyen, la valorisation des déchets est en outre une belle opportunité économique pour les entreprises …