Il y aurait encore près de 2 millions d’espèces marines à découvrir. Contrairement à l’espace, les fonds océaniques sont encore sous-explorés. Le Museum national d’histoire naturelle de Paris leur consacre une exposition.
Les océans recouvrent 71% de la surface de la planète et la vie s’y propage dans toutes ses profondeurs. Si bien qu’on évalue qu’entre 1,7 et 2,3 millions d’espèces marines sont encore à découvrir! Une infime partie des fonds marins seulement a fait l’objet d’exploration. La conquête de l’espace ayant été un enjeu géopolitique pendant des décennies, la Lune et Mars sont aujourd’hui mieux connues que les océans de notre planète.
Exploration des fonds marins : freins et avancées
C’est que les profondeurs ne se laissent pas approcher si facilement par l’homme : la pression de plus en plus forte au fur et à mesure qu’on descend, le besoin de respirer, le froid, l’obscurité sont autant de freins à l’exploration. Mais aujourd’hui, grâce aux sous-marins qui se sont perfectionnés au fil du temps et avec l’intervention de robots qui peuvent explorer dans de plus grandes profondeurs et pendant de nombreuses heures là où l’homme devait remonter rapidement pour survivre, de nouvelles perspectives s’offrent à nous.
Des bactéries mangeuses d’hydrocarbures
Paysages étonnants faits de chaînes de montagnes, de lacs et de trous profonds, animaux inconnus énormes ou invisibles à l’œil nu : l’homme n’en est pas au bout de ses surprises! Récemment, des chercheurs ont fait une découverte surprenante au fond de la Fosse des Mariannes, dans le Pacifique. La fosse océanique la plus profonde de la planète (actuellement connue), du bas de ses 10971 mètres, contiendrait, parmi les nombreux micro-organismes analysés, un groupe important de bactéries qui dégradent les hydrocarbures. Elles mangent des composés semblables à ceux contenus dans le pétrole et les utilisent comme source d’énergie! Ce genre de micro-organisme a déjà été utilisé pour lutter contre les marées noires. Leur présence à plus de 6000 mètres de profondeur montre qu’il y a des hydrocarbure à cette profondeur, provenant probablement de la pollution de la surface des océans…
Une exposition pour découvrir les océans à Paris
Depuis début avril, le Museum national d’histoire naturelle de Paris consacre une exposition à ces vies méconnues qui peuplent les océans. Les vedettes ici, ce ne sont pas les baleines ou les dauphins, que l’on peut voir dans des aquariums ou dans d’autres salles du musée, mais des organismes moins connus. Comme le plancton, par exemple : assis au centre d’un cyclorama à 360°, le visiteur est plongé dans cet incroyable univers microscopique qui flotte autour de lui. Ces innombrables êtres vivants, étonnamment diversifiés, sont les premiers et indispensables maillons de la chaîne alimentaire.
S’émerveiller et découvrir pour mieux respecter
Le visiteur découvre ensuite d’autres créatures insolites des profondeurs, à travers des photos, des projections ou des spécimens issus des collections du Museum. Parmi eux, le fameux calmar géant, longtemps considéré comme un animal mythique et qui trône au milieu de l’exposition.
Cette biodiversité n’a pas encore dévoilé tous ses mystères, même aux yeux des scientifiques. Mais ce qui est sûr c’est que les écosystèmes des profondeurs et des surfaces sont étroitement liés et mis à rude épreuve par les activités humaines. Une façon pour l’équipe du musée d’émerveiller, de mieux faire connaître pour mieux respecter.
Et tant que vous êtes à Paris, si vous voulez poursuivre votre exploration des océans, poussez une pointe jusqu’à l’aquarium du Trocadero. Depuis le début de cette année 2019 un médusarium éblouit le visiteur avec ses 24 bassins dans lesquels seront exposées par roulement 45 espèces de méduses du monde entier, élevées dans le laboratoire de l’aquarium. Portées par le courant, elles révèlent également une grande diversité de formes, de tailles et de couleurs. Elles aussi font le show pour sensibiliser aux dangers qui les menacent.
Pour aller plus loin sur le thème des océans
- Pour les plus jeunes :
-Atlas des Océans, un numéro spécial de Géo Jeunesse (Gallimard Jeunesse)
-Sciences et Vie Découvertes de mai 2019
- Pour les enseignants :
des ressources pédagogiques sur le site de l’IFREMER, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, qui contribue par ses travaux et expertises à la connaissance des océans et de leurs ressources, à la surveillance du milieu marin et du littoral et au développement durable des activités maritimes.
- Pour tous :
Un dossier de Science et Vie (numéro de juin 2018) qui détaille les nombreuses inconnues (thermique, géologique, hydrodynamique, écologique, climatique, chimique, physique, génétique) qui subsistent encore en matière d’océan, et leurs implications.
A relire également, notre article consacré à l’expédition Tara.
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