Comme on peut le découvrir dans l’exposition Mons Superstar, la Cité du Doudou est une terre d’inventeurs, parfois méconnus. Parmi eux, des astronomes qui ont, à leur façon, fait avancer cette discipline scientifique.
L’exposition Mons Superstar, l’une des premières proposées dans le cadre de l’événement Mons 2015, a pour ambition de se plonger dans l’histoire de la capitale du Hainaut à travers le prisme de l’innovation. Botanique, géologie, féminisme, musique ou hygiène : plusieurs domaines sont abordés. Arrêtons-nous ici sur deux personnalités montoises qui ont marqué à leur mesure l’histoire de l’astronomie : Charles Malapert au 17e siècle et Jean-Charles Houzeau au 19e siècle.
Charles Malapert ou l’imperfection de l’univers
Charles Malapert naît à Mons le 12 juillet 1581; comme nombre de ses contemporains, il aura par la suite une trajectoire européenne : admis chez les Jésuites à Douai, enseignant et prêtre à Arras, il enseignera également en Pologne et sera appelé par le roi Philippe IV d’Espagne pour enseigner les mathématiques à l’Université de Madrid.
Son apport en astronomie ? Il perfectionne la lunette de Galilée et, en observant les taches solaires, les cratères et montagnes existant sur la surface de la lune, en conclut que l’univers n’est pas si parfait que ce que sa formation religieuse le lui avait toujours laissé entendre… À l’époque, la théorie héliocentriste de Copernic et celle de Kepler postulant la trajectoire elliptique des planètes sont loin d’être bien accueillies par l’Église, toute-puissante en la matière… »Cet instrument« , écrit-il à propos de la lunette astronomique, « (…) est aussi un formidable appareil qui se dresse vers le ciel, (…) pour détruire l’échafaudage de l’astronomie ancienne. »
Il a laissé son nom à un cratère lunaire large de plus de 69 kilomètres et à une petite rue montoise!
Jean-Charles Houzeau : voir Vénus et puis mourir…
Trois siècles plus tard, en 1882, un autre Montois, Jean-Charles Houzeau, se distingue en organisant la première mission belge pour étudier le passage de Vénus et mesurer ainsi les distances encore inconnues du système solaire. Il met au point l’héliomètre à foyers inégaux et s’installe à San Antonio au Texas pour observer ce phénomène rare. Avec beaucoup de stress puisque, alors qu’il y fait toujours beau, le mauvais temps fait rage ce jour-là sur le Texas…et s’il n’y parvient pas, l’occasion ne se présentera plus avant 120 ans! Mais l’honneur est sauf : il y parvient et son invention tient toutes ses promesses.
Tout jeune, en 1846, Jean-Charles Houzeau avait occupé un poste d’assistant à l’Observatoire Royal de Bruxelles avant d’être révoqué pour ses idées républicaines. Il décide alors de voyager et passe plusieurs années dans différents états américains où il s’oppose publiquement à l’esclavagisme. Enfin, de retour en Belgique, il est nommé directeur de l’Observatoire Royal, qu’il modernise : l’avenue qui mène à l’observatoire à Uccle porte encore son nom aujourd’hui.
Proposée dans le cadre de Mons 2015, l’exposition Mons superstar est visible jusqu’au 12 avril 2015, aux Anciens Abattoirs (rue de la Trouille à Mons.) Objets de collections, scénographie originale et recours à la tablette comme outil de découverte – ajoutant aux propos anecdotes, ambiances sonores et infos incontournables – se répondent pour enrichir la visite.
Avec une mention toute particulière pour le travail d’Olivier Cornil qui, à travers ses photos et ses très beaux textes, met en valeur des Montois d’aujourd’hui.
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