L’Europe vient de mettre en service son propre système de positionnement par satellite. En gestation depuis 1999, il ne sera réellement opérationnel qu’en 2020.

galileoL’acronyme GPS est entré dans le vocabulaire courant. Le Global Positioning System, qui permet à des millions de Terriens de retrouver leur route à pied, à cheval ou en voiture, marque une fois de plus la suprématie américaine dans le monde des télécommunications. On connaît en effet beaucoup moins le russe Glonass ou le chinois Beidou. Et si tout Européen convaincu a déjà souvent entendu parler de Galileo, le système de géolocalisation continental s’est tellement fait attendre qu’on n’y croyait plus…

 

 

Galileo en service

En décembre 2016 pourtant, un nouveau pas décisif a été franchi pour le rendre opérationnel : la Commission européenne a mis officiellement en service le 15 décembre son système de positionnement par satellite, baptisé Galileo. 14 satellites, positionnés à 23 200 kilomètres de la terre, constituent actuellement la constellation qui ne sera complète que d’ici 2020, lorsque les 30 satellites nécessaires à un système performant seront déployés. D’ici là, Galileo restera couplé au système GPS américain…
Si on parle du projet Galileo depuis 1999, celui-ci a vécu quelques ralentissements – il est décidément très difficile de construire l’Europe, avec tous les équilibrages internes que cela demande… Les Etats-Unis eux-mêmes ne voyaient pas d’un bon œil l’arrivée d’un concurrent.

Galileo pour être moins dépendant du GPS américain

C’est pourtant pour être moins dépendant des Etats–Unis en la matière que l’Europe a investi pas moins de 13 milliards d’euros dans son propre système de navigation et de géolocalisation. Selon Jean-Yves Le Gall, patron du CNES, Centre National français des Etudes Spatiales, les 6 années de retard seront compensées par les avancées technologiques par rapport au concurrent américain : la précision sera 10 fois meilleure que celle du GPS (moins d’1 mètre contre 10 mètres) ; il sera également plus fiable puisque les signaux pourront être authentifiés afin d’éviter les leurres. Ce qui n’est pas un luxe à une époque où la surveillance électronique est un enjeu géopolitique.

Un GPS, comment ça fonctionne ?

GalileoGalileo, GPS : comment cela fonctionne-t-il ? Tous les satellites, disposés en 3 plans orbitaux, ont une horloge synchronisée et envoient des signaux radio à un receveur terrestre. Pour établir la position de quelqu’un, il faut croiser les signaux d’au moins 4 satellites. Le calcul repose sur la mesure du temps que les signaux mettent pour parvenir du satellite au receveur.

 

 

 

Débouchés industriels énormes

Bien sûr, les perspectives et débouchés économiques sont énormes pour les entreprises : la commission européenne estime que les services liés aux systèmes de positionnement par satellites représentent actuellement 10% du Produit Intérieur Brut européen et devraient exploser jusqu’à 30% avec notamment le développement de la voiture autonome, des objets connectés mais ausiis de toutes les applications qui sont encore à inventer…

Transinnes, plateforme terrestre de Galileo

La Wallonie n’est pas en reste, elle qui a été choisie pour accueillir la plateforme terrestre de Galileo. C’est Transinnes en effet qui sera le centre de logistique du programme. Plusieurs entreprises wallonnes sont par ailleurs actives dans le domaine des satellites et du matériel embarqué, comme Thalès à Tubize, Samtech, Amos et Spacebel à Angleur.
Reste encore un autre problème important : le récepteur du signal envoyé par les satellites et présent dans nos smartphones et systèmes de navigation de nos voitures sont actuellement compatibles avec le système GPS ; pas Galileo. Pour que les utilisateurs passent d’ici 2020 du système américain au système européen, il faudra donc que les fabricants adaptent le matériel et construisent de nouveaux appareils compatibles. Etant donné que Galileo n’est pas encore fonctionnel à 100%, l’Europe n’a pas encore pris des mesures pour rendre cette compatibilité obligatoire comme la Russie, par exemple, l’a fait pour son propre système : tous les GSM qui sont vendus sur le territoire russe sont en effet désormais équipés à la fois de récepteurs GPS et Glonass !

http://www.esa.int/Our_Activities/Navigation/Galileo_begins_serving_the_globe