Le Montois Nicolas Hardenpont a révolutionné l’histoire de la poire; Jean Houzeau a quant à lui expérimenté la culture du bambou en Europe. C’est ce qu’on apprend notamment en parcourant l’exposition Mons Superstar.
Parmi les « illustres méconnus » présentés dans l’exposition Mons superstar, l’une des premières proposées dans le cadre de Mons 2015, astronomes, géologues, médecins ou ardents défenseurs des travailleurs, on trouve 2 botanistes : Nicolas Hardenpont et Jean Houzeau.
Les poires juteuses de Nicolas Hardenpont (1705-1774)
Saviez-vous qu’autrefois, les poires étaient très désagréables à croquer ? Il fallait les cuire pour profiter de leur goût et de leurs bienfaits! Alors, la prochaine fois que vous manger une poire bien juteuse, pensez à Nicolas Hardenpont. Cet abbé montois qui vécut au 18e siècle est un peu le Mendel de la poire! Un peu comme le moine fondateur de la génétique a passé sa vie à croiser les pois pour observer les changements sur plusieurs générations, Nicolas Hardenpont a, à force de patience, créé la majorité des poires à chair fondante que l’on connaît en Europe. C’est en 1730 qu’il sème ses premiers poiriers dans son jardin au pied du Mont Panisel. Il lui faudra attendre près de 30 ans pour obtenir les premiers résultats de nouvelles variétés de fruits plus juteux et plus sucrés. C’est qu’il faut être particulièrement persévérant quand on est botaniste, en particulier pomologue… La plus célèbre poire de ce passionné est la Beurré d’Hardenpont, dont la chair fond dans la bouche… En hommage à son lieu de vie, une autre de ses poires a été baptisée la Fondante du Mont Panisel.
Aujourd’hui, comme c’est le cas pour les pommes, la diversité des poires est en chute libre : cherchez dans les grandes surfaces, vous ne trouverez que 2 ou 3 variétés différentes. Des scientifiques se penchent sur la question à travers le programme Espoires pour retrouver les multiples variétés d’autrefois..
Pas de coup de bambou pour Jean Houzeau (1867-1959)
Autre siècle, autre passion : c’est au bambou que Jean Houzeau, botaniste autodidacte, voue un culte sans bornes! Dans la propriété familiale, l’Ermitage, il fait venir d’Asie plus d’une centaine de variétés de bambous dont il expérimente la culture et l’acclimatation en plein air et sous serre à la fin du 19e siècle et au début du 20e. Il met au point également une méthode de classification des bambous basée sur les caractéristiques de leurs tiges, feuilles et racines. Dans l’exposition, vous pouvez jouer au détective et tenter de reconnaître à l’aide d’une loupe virtuelle les différentes variétés qui sont présentées.
Neveu de l’astronome Jean-Charles Houzeau, il a comme lui de multiples centres d’intérêt. Il participe ainsi à plusieurs expéditions botaniques, entomologiques et anthropologiques en Afrique; dessinateur à ses heures pour mieux cerner les plantes qu’il étudie, il correspond avec le peintre Claude Monet. Enfin, il est également passionné d’archéologie et sera longtemps conservateur du Musée de préhistoire de Mons.
Proposée dans le cadre de Mons 2015, l’exposition Mons superstar est visible jusqu’au 12 avril 2015, aux Anciens Abattoirs (rue de la Trouille à Mons.) Objets de collections, scénographie originale et recours à la tablette comme outil de découverte – ajoutant aux propos anecdotes, ambiances sonores et infos incontournables – se répondent pour enrichir la visite.
Avec une mention toute particulière pour le travail d’Olivier Cornil qui, à travers ses photos et ses très beaux textes, met en valeur des Montois d’aujourd’hui.
Les civilisations asiatiques exploitent depuis longtemps les multiples caractéristiques du bambou : plante ornementale, plante comestible, plante médicinale, il est traditionnellement utilisé pour la fabrication de pâte à papier et comme matériau de construction. En prenant le tournant du 21ème siècle, le bambou a connu une popularité et un essor nouveaux et a même trouvé de nouveaux débouchés dans l’industrie textile et l’industrie cosmétique ! En savoir plus sur:http://bambou.confort-domicile.com/