Nous savons que certaines espèces d’animaux s’orientent la nuit grâce aux étoiles. Mais pourquoi et comment font-ils exactement ?
Pour de nombreux animaux, il est plus facile d’aller chercher de la nourriture ou de migrer la nuit. C’est en effet moins dangereux durant cette période de la journée : il fait moins chaud et ils rencontrent moins de prédateurs ou de concurrents. Mais comment font-ils pour s’orienter sans lumière ?
Certains oiseaux migrateurs utilisent non seulement le champ magnétique de la Terre pour s’orienter la nuit mais aussi les étoiles. Une méthode qu’utilisait les premiers navigateurs polynésiens. Une étude datant de 1970 a montré que quand le ciel était couvert, le Passerin indigo, un passereau nord-américain, était incapable de bien se diriger. Tout comme les humains, certains animaux parviennent donc à distinguer les étoiles individuelles.
Chacun sa technique
Chaque animal semble avoir sa propre « technique » pour se repérer dans la nuit. Les animaux migrateurs (oiseaux, poissons, mammifères marins) sont sensibles à l’inclinaison de la Terre tandis que certains insectes sont sensibles à sa polarité. Le champ magnétique de la Terre leur sert donc de GPS, mais il n’est pas le seul !
La grenouille Acris Gryllus, par exemple, est influencée par la Voie lactée pour se diriger. Le bousier (photo) se met quant à lui à tourner en rond lorsque le ciel le prive de la lueur de notre galaxie. Les phoques, pour leur part, détectent les étoiles les plus brillantes pour s’orienter.
Des influences difficiles à mesurer
Mais comment ces animaux font-ils pour naviguer de cette manière ? Cela reste encore en grande partie un mystère. Des scientifiques ont découvert des capteurs magnétiques et de la magnétite (un mineral qui agit comme un aimant) dans les œufs et becs de certains oiseaux, ce qui pourrait expliquer cette sensibilité.
« Nous savons encore très peu de choses sur la manière dont les animaux nocturnes vivent et interprètent le ciel nocturne : par exemple, personne n’a encore déterminé si, et comment, les oiseaux migrateurs changent de point de référence dans le ciel nocturne lorsqu’ils passent l’équateur », explique James Foster, biologiste à la Faculté des sciences de l’Université de Lund, en Suède. Les influences des astres sur les animaux sont en effet difficiles à mesurer, d’autant que les études menées sont plutôt rares.
L’impact de la pollution lumineuse
N’avez-vous jamais vu un papillon de nuit tournicoter nerveusement autour d’un lampadaire ? Ce pauvre insecte pense en effet que cette lumière artificielle n’est rien d’autre que la Lune. À cause de cela, il peut s’épuiser jusqu’à la mort ou constituer une proie plus facile.
La pollution lumineuse a un énorme impact sur la biodiversité. Certains animaux sont attirés vers cette lumière et d’autres l’évitent à tout prix. On peut voir des tortues désorientées partir dans la mauvaise directement après avoir pondu. Certains rongeurs se retrouvent parfois bloqués par des murs de lumière qu’ils n’osent pas traverser.
Selon Natagora, 20% de la surface terrestre est inondée de lumière artificielle, avec une croissance de l’ordre de +5 à +10 % par an. La diminution de la population d’insectes du fait de la pollution lumineuse perturbent toute la chaîne alimentaire.
Les pieds sur Terre, le nez en l’air !
Cet été au SPARKOH!, dans le cadre d’un atelier, les familles peuvent se mettre dans la peau d’animaux nocturnes tentant de retrouver leur chemin la nuit.
Munies d’une carte et d’une boussole, elles devront lever la tête, retrouver le nord et reconnaître plusieurs constellations afin de bien s’orienter.
Après cette mission nocturne, les visiteurs en apprendront davantage sur les extraordinaires capacités de certains animaux. Un voyage céleste à ne pas manquer !
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