L’ONU l’a annoncé début juin : le phénomène climatique La Niña a près de 70% de chances de faire son apparition entre septembre et novembre. Se dirige-t-on vers un hiver précoce ?

La Niña, c’est quoi ?

Le phénomène climatique La Niña est le double inversé d’El Niño, qui a provoqué des records de chaleur depuis un an. Il s’agit de sa « phase froide ». Concrètement, La Niña se produit quand les alizés équatoriaux deviennent plus forts et repoussent les eaux chaudes de l’océan Pacifique vers l’ouest (Pérou, Colombie), provoquant ainsi la remontée d’eaux plus froides, et rafraichissant aussi l’air par la même occasion. Les épisodes de La Niña surviennent en général tous les quatre à cinq ans et durent environ un à deux ans.

Des températures plus fraiches ?

Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), La Niña a près de sept chances sur dix de faire son retour entre septembre et novembre 2024. Cela veut-il dire que nous aurons un automne plus frais ?

Les conséquences d’El Niño -un temps humide, venteux et doux- devraient s’atténuer en été, nous faisant espérer un temps plus sec. Les météorologues ont remarqué que durant les années La Niña, les hivers dans nos contrées commençaient en effet plus tôt (novembre, décembre) que lors des phases El Niño. C’est donc possible -mais pas du tout certain- que l’automne soit plus frais que la normale.

L’hiver prochain pourrait aussi être globalement plus sec et froid que le précédent. Toutefois, le réchauffement climatique avait masqué le triple La Niña que l’on avait connu en 2020, 2021 et 2022, avec des températures plus élevées que la normale.

En réalité, l’impact de La Niña varie beaucoup selon les régions du monde. Le phénomène provoque de manière générale plus d’humidité sur l’Inde, l’Asie du Sud-Est et le nord du Brésil tandis qu’on observe davantage de sécheresse au Moyen-Orient et dans le sud des États-Unis. Une des conséquences importantes est une saison des ouragans dans l’Atlantique plus intense que la normale.

Un impact sur le changement climatique ?

Au niveau global, La Niña a malgré tout un effet refroidissant. Mais ce phénomène météorologique suffit-il pour contrer le réchauffement climatique ? La réponse est non car il concerne surtout la zone tropicale. Le reste du monde continue, lui, à se réchauffer à cause des gaz à effet de serre qui emprisonnent la chaleur.

« Depuis juin 2023, le record de température est battu chaque mois », rappelle d’ailleurs Ko Barrett, secrétaire générale adjointe de l’OMM. L’Organisation rappelle aussi que les neuf dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, malgré les trois années successives de La Niña.