« La Terre est plate »
« Personne n’a jamais marché sur la lune »
« Le monde est gouverné par des hommes-reptiliens »
Les théories du complot peuvent nous paraître logiques et raisonnées, car elles jouent sur des interrogations fondées et des craintes légitimes.
Mais comment faire la différence entre le doute légitime et la pensée complotiste ? Voici 5 caractéristiques communes aux théories du complot :
1/ Un groupe malfaisant et ultra puissant tire les ficelles
« Une stratégie de Gill Bates pour nous museler »
Que ce soit une personne connue ou un groupe mystérieux, un seul coupable (aux intentions néfastes !) se cacherait derrière les évènements fâcheux.
2/ La version ‘mainstream’ est fausse
« Les médias nous cachent la vérité »
Les médias, les scientifiques ou les gouvernements seraient contrôlés par le groupe malfaisant, ou bien feraient eux-mêmes partie du complot. Cette technique permet aux complotistes de décrédibiliser toutes les publications qui vont à l’encontre de la théorie du complot.
Attention : Il ne faut pas réduire toute critique ou tout doute exprimé à une théorie conspirationniste. Il est tout à fait légitime de questionner l’autorité ! L’important est d’exiger des explications et d’évaluer des preuves.
3/ Chaque détail est présenté comme une vérité absolue
« On ne voit pas la courbure de la Terre à l’œil nu, donc… »
Les théories du complot sont souvent tissées d’évènements et d’anecdotes véridiques, mais généralisées ou déformées. Ces fausses preuves sont utilisées pour soutenir les conclusions du complotiste.
Même l’absence de preuves peut devenir une preuve… « S’il n’y a pas de preuve, c’est normal. Elles ont été effacées ou cachées par ceux qui nous manipulent ! »
4/ Le hasard n’existe pas
« Une fenêtre du Pentagone intacte après les attaques du 11 septembre ? Cela signifie qu’il n’y a jamais eu d’avion, car sinon, toutes les fenêtres auraient été soufflées. »
Dans l’univers du complot, il n’y a pas de coïncidences. Cette façon de penser permet d’avancer des liens entre des évènements qui n’ont absolument aucun rapport entre eux.
5/ Aucun argument contraire n’est accepté
« Tu ne me crois pas ? Tu es un mouton. »
Tout argument qui va à l’encontre du complot est écarté. Si vous critiquez, vous êtes naïf, un « mouton », ou vous faites vous-même partie du complot !
Quels sont les mécanismes à l’œuvre dans les vidéos conspirationnistes ?
Les élèves de 2nde Gestion Adiministration du lycée Madeleine Vionnet de Bondy (France) ont répondu à ces questions par un travail de décryptage de vidéos conspirationnistes trouvées sur internet. Ensuite, les élèves ont créé une vidéo qui vise à semer le doute sur l’origine des chats :
Pour en savoir plus sur le phénomène des théories du complot, consultez Le manuel des théories conspirationnistes de Stéphane Lewandowsky et John Cook. Ce petit livre gratuit permet de distinguer les véritables complots des théories fumeuses, et explique comment dialoguer avec des personnes prises au piège de ce type de logique.
Références:
Bessi, A., Coletto, M., Devidescu, G. A., Scala, A., Caldarelli, G., & Quattrociocchi, W. (2015). Science vs conspiracy: Collective narratives in the age of misinformation. PLOS ONE, 10, e0118093. doi:10.1371/journal.pone.0118093
Douglas, K., Sutton, R., Cichocka, A., Ang, J., Deravi, F., Uscinski, J., & Nefes, T. (2019). Why do people adopt conspiracy theories, how are they communicated, and what are their risks? Centre for Research; Evidence on Security Threats. Retrieved from https://crestresearch.ac.uk/resources/conspiracy-theories-douglas-full-report/
Goertzel, T. (1994). Belief in conspiracy theories. Political Psychology, 15, 731–742. doi:10.2307/3791630
Kovic, M., & Füchslin, T. (2018). Probability and conspiratorial thinking. Applied Cognitive Psychology, 32, 390–400. doi:10.1002/acp.3408
Lewandowsky, S., Gignac, G. E., & Oberauer, K. (2013). The role of conspiracist ideation and worldviews in predicting rejection of science. PLOS ONE, 8, e75637. doi:10.1371/journal.pone.0075637
Schmid, P., & Betsch, C. (2019). Effective strategies for rebutting science denialism in public discussions. Nature Human Behavior 3, 931-939. doi:10.1038/s41562-019-0632-4
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