L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré le 14 août dernier que l’épidémie de variole du singe qui touche plusieurs pays africains constituait une urgence de santé publique de portée internationale. Voici les réponses à 10 questions que l’on se pose sur cette maladie.
Qu’est-ce que la variole du singe ?
La Mpox, aussi appelée variole simienne (qui relève des singes) ou Monkeypox, est une zoonose virale, c’est-à-dire une maladie infectieuse qui est passée de l’animal à l’homme. Il existe deux souches du virus de la Mpox : la souche du bassin du Congo (clade 1) et la souche ouest-africaine (clade 2). Cette dernière semble causer une maladie moins grave. Un nouveau variant du virus clade 1 – le clade 1b- est apparu l’année dernière en Afrique centrale.
Quels sont ses symptômes ?
Les premiers symptômes de ce nouveau variant sont une forte fièvre, de la fatigue et des douleurs musculaires. Une éruption cutanée (macules, papules puis pustules) apparaît ensuite : d’abord sur le visage puis elle s’étend -en 24h- à tout le corps, jusqu’aux paumes des mains, plantes des pieds et organes sexuels. Le diagnostic de variole du singe se fait grâce à un test biologique (PCR).
Comment se transmet la maladie ?
Au départ, la variole du singe se transmettait d’animaux à humains mais elle est désormais transmise par relations interhumaines à cause de l’évolution des modes de vie (plus d’interactions humaines, voyages, etc.). La maladie se transmet par contact étroit, via la salive ou la sueur, entre jeunes enfants ou lors des rapports sexuels par exemple. Mais il s’agit bien de transmission cutanée (par la peau, comme l’herpès par exemple) et respiratoire, pas d’une IST.
La maladie peut également se transmettre lors d’un contact avec des animaux infectés (chasse, cuisine, morsure…) ou en touchant du matériel infecté (aiguilles, draps, vêtements…). Le virus peut aussi se transmettre au fœtus lors de la grossesse.
La période d’incubation est en général de 1 à 2 semaines. Les personnes infectées sont contagieuses dès le début des symptômes et jusqu’à la guérison totale des lésions.
Comment se traite la Mpox ?
Il n’existe pas de traitement spécifique et les symptômes disparaissent généralement spontanément. Un antiviral développé pour traiter la variole (le tecovirimat, commercialisé sous le nom de TPOXX) a toutefois été approuvé en 2022.
Il convient de soulager les symptômes et prévenir les complications (surinfections cutanées, septicémie, encéphalites, atteintes cornéennes) en soignant l’éruption cutanée. Le vaccin contre la variole s’était par ailleurs avéré efficace contre le Mpox lors de la première épidémie de clade 2 en 2022.
La variole du singe est-elle dangereuse ?
À l’origine, la variole du singe est moins grave que la variole classique. Mais ce qui inquiète l’OMS, c’est la souche plus agressive du virus, le clade 1b. Un premier cas de cette souche hors Afrique a été déclaré en Suède le 15 août. Ce variant est plus contagieux et plus mortel. Son taux de mortalité est de 3,6 % en moyenne.
Combien de cas ont été recensés cette année ?
L’apparition du nouveau variant du virus, en 2023, a entrainé une hausse des cas en Afrique. Cette année, plus de 18.700 cas ont été suspectés ou confirmés et 548 décès recensés sur ce continent. Le cas suédois est, pour l’instant, le seul (de cette nouvelle souche) découvert hors Afrique.
Doit-on s’inquiéter en Belgique ?
En Belgique, jusqu’en 1975, on vaccinait contre la variole. Les plus de 50 ans sont donc -a priori- protégés contre le Mpox. Notre pays possède en outre un stock stratégique de vaccins et pourrait envisager une campagne vaccinale pour les populations à risque. Mais ce n’est pas encore à l’ordre du jour. La prévention est aussi plus facile qu’avec le Covid car il y a peu de porteurs de la maladie qui s’ignorent en raison des lésions cutanées. Il n’y a donc pas encore lieu de s’inquiéter.
Qui sont les personnes les plus touchées ?
La population la plus touchée lors de l’épidémie de 2022 était les personnes homosexuelles masculines. Selon Yves Van Laethem, le président du Conseil supérieur de la Santé, il faut avertir cette communauté sur les comportements à risque. Si une campagne vaccinale est lancée, elle devra viser prioritairement ce groupe, selon M. Van Laethem. Mais toute personne qui a un contact étroit avec quelqu’un qui présente des symptômes est à risque et toute personne ayant plusieurs partenaires sexuels est également à risque.
Doit-on craindre une nouvelle pandémie ?
Cela n’est pas exclu. Selon l’OMS, il est probable que d’autres cas importés de clade 1 soient enregistrés en Europe dans les prochaines semaines. Mais lors de l’épidémie de 2022, la maladie s’était toutefois répandue uniquement dans les groupes à risque.
Quelles sont les recommandations de l’OMS ?
L’OMS recommande aux personnes se rendant dans les zones touchées par la Mpox d’« éviter trop de promiscuité avec les patients malades et bien sûr une extrême prudence lors des rapports sexuels, même protégés. » L’OMS recommande par ailleurs aux pays touchés par le variant de lancer des plans de vaccination dans les zones où des cas sont apparus.
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