Le décryptage des stéréotypes de genre au travail par les jeunes se poursuit. Ce mois-ci, nous vous proposons un angle sur l’accessibilité des métiers STEM aux personnes féminines.

Nous nous appuyons sur les retours des jeunes du parcours Esteam-toi des centres de Libramont, Dinant et Liège.

La confiance en soi, clé contre les stéréotypes ?

La confiance en soi est un élément essentiel pour briser les stéréotypes et poursuivre ses rêves. C’est le cas de Lucas (Libramont), qui sait exactement ce qu’il veut faire depuis son plus jeune âge. Cette détermination est une force qui lui permet de suivre son propre chemin malgré d’éventuelles pressions sociales. À l’inverse, F. (Dinant) a été influencée par sa famille à choisir la coiffure, car selon eux, « la mécanique n’est pas un métier pour les filles« .

Il s’agit là d’un des facteurs soulignés par l’étude « Why so Few » menée par l’American Association of University Women (AAUW) [1]. En effet, la confiance en soi joue un rôle important dans l’orientation des jeunes femmes. Par exemple, lorsque les enseignants et les parents disent aux filles que leur intelligence peut se développer avec l’expérience et l’apprentissage, les filles obtiennent de meilleurs résultats aux tests de mathématiques. Elles deviennent également plus volontaires à vouloir continuer à étudier cette matière par la suite. Les chercheurs montrent que croire en la possibilité d’une croissance intellectuelle et en soi, améliore les résultats. C’est donc en créant un environnement où les capacités de toutes et tous sont encouragées à égalité que les personnes sont amenées à surmonter les stéréotypes et réaliser leur potentiel.

Les stéréotypes dans les STEM

Janny (Libramont) : « Il n’y a pas seulement les hommes qui peuvent travailler dans la forêt. Ce sont les compétences qui comptent. »

Une autre idée reçue serait que seuls les garçons sont « matheux » et réussissent en ingénierie. Ce stéréotype est remis en question par des études récentes comme « Why so Few ». Elle montre que l’excellence en mathématiques n’est pas le seul prérequis pour les études d’ingénierie. Ainsi, comme le souligne Janny, une grande variété de compétences prévalent sur le genre ou la réussite académique.

Les recherches soulignent également que les jeunes femmes considèrent souvent l’excellence académique en mathématiques comme un prérequis pour envisager une carrière dans les STEM. Les jeunes hommes s’orientent plus facilement vers ces études malgré des résultats scolaires plus bas. Les critères d’admission dans les universités et les formations professionnelles dans ces domaines mettent en avant la diversité des compétences recherchées, prouvant ainsi que les qualifications académiques ne sont pas les seuls facteurs de succès.

Reconnaître que les capacités individuelles, en ingénierie, comme dans tout domaine transcendent les stéréotypes de genre, permet à toute personne de réussir par le développement de ses compétences. Cette approche inclusive contribue à déconstruire les stéréotypes tenaces et à élargir les opportunités dans des secteurs fortement genrés.

L’importance de l’impact social du travail

Le sentiment « d’utilité » occupe une place centrale dans les choix d’orientation des jeunes, en particulier chez les femmes. La recherche de sens et de contribution à la société motive de plus en plus de décisions professionnelles. L’étude de l’AAUW révèle que les jeunes femmes sont particulièrement attirées par les professions où elles perçoivent un impact social positif. Elles choisissent alors des carrières dans les domaines de la santé, de l’éducation et des services sociaux.

Pour déconstruire les stéréotypes de genre dans tous les secteurs, il est essentiel de revaloriser l’image des métiers en mettant en avant leur utilité sociale. C’est par la promotion des aspects bénéfiques à la société de chaque métier que plus de jeunes seront inspirés à les exercer. C’est souvent la méconnaissance de cet impact qui décourage les jeunes femmes de choisir une carrière dominée par le genre opposé.

Toute une nouvelle génération est très attentive à trouver une progression en accord avec ses valeurs et ses aspirations. C’est là un signal encourageant d’évolution du monde du travail et d’inclusion de toutes et tous.


[1] Retrouvez le rapport d’enquête ici : https://www.aauw.org/resources/research/the-stem-gap/