L’homme – chacun de nous – au cœur des sciences et des technologies : c’est une approche nouvelle qui permet de démocratiser ces savoirs. Loin de l’image du scientifique cloîtré dans son laboratoire universitaire ou industriel. Tantôt, la démarche est issue des citoyens eux-mêmes, tantôt ce sont des associations qui sollicitent leur contribution active.

Participatif, données partagées, Do It Yourself : telles sont les grosses tendances de ce début de 21e siècle. Dans les Fab Labs, on met machines et savoir-faire à disposition du grand public pour lui permettre de fabriquer ou de créer des objets. Nous y reviendrons plus longuement à l’occasion de l’ouverture dans quelques semaines de l’espace numérique, avec sa Fabrique à pixels où chaque visiteur pourra s’essayer à la découpe laser ou à l’impression 3D. Le tout premier Fab Lab au monde a été installé au début des années 2000 en Inde au Vigyan Ashram, une école rurale située à plusieurs centaines de km de Bombay, comme on peut le lire dans l’ouvrage « Fab Labs, etc – Les nouveaux lieux de fabrication numérique » paru aux Editions Eyrolles sous la plume collective de Camille Bosqué, Ophelia Noor et Laurent Ricard.

DIY bio : se réapproprier les connaissances

Tous makers, tous chercheurs : une révolution sociologique! La science descend de son piédestal.

Même si elle est moins connue, la tendance se rencontre également en biologie : la biologie participative, appelée aussi biohacking ou encore DIY bio, est née il y a une dizaine d’années aux Etats-Unis d’une volonté de démocratiser cette science exclusivement réservée jusque-là aux laboratoires. Pourquoi, se sont dit les pionniers, des thèmes, intéressant au premier chef les citoyens, comme la santé, la qualité de l’alimentation ou de l’air resteraient-ils l’apanage des laboratoires industriels et universitaires ? Des biologistes ont eu envie de partager leur savoir et leurs recherches avec des amateurs, sans être bridés par la course au brevet ou à la publication. L’idée a fait des petits en Europe, et notamment en Belgique. Comme pour les Fab Labs, les DIY bio ont leur charte. La rigueur de la démarche scientifique est au cœur du processus participatif. Pas question évidemment de travailler avec des germes pathogènes ou des substances dangereuses! Et dans les 2 mouvances, l’idée est de partager : pour les premiers il s’agit des machines et du savoir-faire, pour les DIY bio, le résultat des recherches est disponible en accès libre.  Certains lieux mettent aussi en place des formations.
Partager accélèrerait les recherches et stimulerait la créativité.

Sciences participatives

sciences participativesChacun d’entre nous, acteur de la recherche scientifique, c’est aussi un peu le credo du laboratoire de Rob Dunn, situé quant à lui au sein de l’Université d’Etat de Caroline du Nord. « C’est grâce à des perspectives et des capacités diverses que nous voyons toutes les réponses possibles à un problème », explique-t-il sur son site internet. Il a notamment lancé le projet participatif «Showerhead Microbiome » : tout un chacun est invité à dévisser son pommeau de douche pour examiner microbes, champignons ou autres « habitants » qui s’y cachent, ballottés entre eau chaud et eau froide. Des kits de prélèvements sont envoyés à ceux qui le demandent. Objectif : analyser si cette vie est dangereuse ou bénéfique pour l’être humain.

Faire appel à l’envie de participer des citoyens, tel est le principe sur lequel se base Natagora pour recenser les oiseaux ou les papillons depuis plusieurs années. Quelques conseils d’observation, un petit guide pour apprendre à reconnaître les espèces de chez nous : pas besoin d’être bardé de diplôme pour contribuer à ces actions et encoder les données recueillies sur le site. Scientifiques et participants en ressortent gagnants! L’opération « Devine qui vient manger au jardin » (février 2017) a confirmé que cet hiver n’était pas très bon pour les oiseaux. Pour les papillons, le rendez-vous est donné en août.

Vous êtes plus branché « espace » ? Rejoignez les 3000 volontaires qui analysent les images satellites du sol martien à la demande de la Nasa dans le cadre du projet Planet Four!

La recherche s’appuie de plus en plus sur l’implication des citoyens!
Sur un sujet similaire, lire aussi : Une bière collaborative made in Pass.

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