À travers ses BD, intitulées « Tu mourras moins bête, mais tu mourras quand même », Marion Montaigne invite les lecteurs à découvrir les sciences avec humour et dérision.
Souvenez-vous de notre article qui évoquait avec nostalgie l’ère du dessin animé éducatif. Si vous pensiez que ce modèle était révolu, c’est sans doute que vous ne connaissez pas encore Marion Montaigne, désormais célèbre auteure et illustratrice française.
Mange-t-on des araignées quand on dort ? Quand est-ce qu’on pourra acheter des sabres laser sur Ebay ? Combien de temps un humain peut-il rester sans un minimum d’hygiène ? Si vous aussi vous vous posiez la question, vous êtes comme l’un des nombreux lecteurs qui adressent leur courrier virtuel au professeur Moustache. Cet androgyne un peu fou et son acolyte Nathanël répondent aux questions d’internautes en agrémentant leur explication de statistiques, d’anecdotes surprenantes et de gags – le tout parsemé d’une dose d’humour et de trash. Car ici, pas question de parler de sciences sans parler de ce qui tache ! Ne vous sentez donc pas à l’abri de voir des membres explosés, des effusions de sang, ou des sécrétions quelles qu’elles soient ! Eh oui, la science c’est souvent sale et dégoûtant !
La science, toujours dans l’air du temps
Anecdotes historiques, actualités brulantes, aberrations scientifiques extraites de la pop culture, questions et petites frayeurs du quotidien, rien n’échappe au trait et à la verve de Marion Montaigne. En plus de vulgariser certaines de ces problématiques scientifiques, l’auteure démontre avec justesse que la recherche scientifique connait très peu de limites. En prenant l’exemple de Firth qui ingurgita du vomi pour démontrer la contagion de la fièvre jaune ou de Schein et Hale qui se sont interrogés sur la libido du dindon, l’artiste met en exergue l’aspect loufoque de certaines idées, inventions et expériences improbables.
Des récits humoristiques…
L’atout charme de la BD et de son adaptation audiovisuelle, c’est sans doute l’humour et l’usage du trash qui attirent et cassent l’image de la rigueur scientifique. Deux techniques qui favorisent l’acte de lecture sans avoir peur de sombrer dans les discours formatés, complexes ou rébarbatifs.
…mais véridiques
Même si les problématiques scientifiques sont abordées avec humour et décalage, elles n’en restent pas moins véridiques. Pour chaque histoire, l’illustratrice met un point d’honneur à travailler de concert avec la sphère scientifique. Documentation, rendez-vous avec les chercheurs et validation auprès des spécialistes donnent une œuvre à la fois drôle et pédagogique, mais qui ne dénote pas avec l’exactitude de la recherche.
Un échange gagnant-gagnant entre les deux univers, qui permet de pallier la difficulté de vulgarisation à laquelle certains spécialistes font face. Marion Montaigne se donne pour mission de transmettre une information scientifique, de la traduire dans une version « grand public » et d’offrir des clés de compréhension aux non-initiés.
Puisque nous allons tous mourir, autant le faire moins bête !
« Tu mourras moins bête, mais tu mourras quand même », c’est d’abord un blog du même nom à découvrir, mais aussi une BD publiée en 4 Tomes : « La science, c’est pas du cinéma », « Quoi de neuf professeur Moustache ? », « Science un jour, science toujours », « Le Professeur Moustache étale sa science » et une mini-série de 30 épisodes diffusée depuis janvier 2016 sur ARTE.
De quoi satisfaire tous les curieux !
Monsieur Machine
Anecdotes historiques, gags humoristiques et mise en récit par l’usage d’une trame narrative et de personnages pour illustrer les sciences du quotidien, c’est également ce que vous propose le Pass dans l’exposition « Monsieur Machine ». L’exposition questionne l’humain, ses sens, ses perceptions et le compare aux machines. Sur place, découvrez des manipulations ludiques pour se découvrir et se tester, et laissez-vous surprendre par les anecdotes scientifiques qui prennent place dans l’exposition sous forme de BD.
Pas de commentaires !
Il n'y a pas encore de commentaires mais vous pouvez être le premier à en faire.