C’est le conseiller scientifique de l’exposition Nature 2.0. Docteur en Biologie et assistant à l’UMONS dans le laboratoire de Biologie des Organismes Marins et Biomimétisme, mais aussi animateur aux Jeunesses Scientifiques, Guillaume Caulier allie recherche, enseignement et vulgarisation scientifique avec beaucoup de passion. Ce fut donc un bonheur pour lui de participer à la création d’une exposition qui fait la part belle au vivant.

On l’écouterait parler pendant des heures du scorpion qui produit un filtre anti UV à la surface de sa carapace, des fourmis qui ont développé une organisation de société bien plus complexe que la nôtre ou du papillon Morpho dont la couleur bleu azur est due à sa structure plutôt qu’à des pigments….Mais il doit filer à la poissonnerie acheter des bulots, moules et autres poulpes : durant les travaux pratiques en biologie animale qu’il donne juste après, les étudiants devront disséquer puis comparer les structures de différents invertébrés.

Guillaume Caulier, docteur en biologie

A un peu plus de 30 ans, Guillaume Caulier trace son sillon au rythme de ses passions. Celui qui se définit lui-même comme un « infatigable curieux » – une qualité plus qu’un défaut en sciences ! – hésitait entre la bio, la médecine, la psycho ou l’astrophysique. « J’ai finalement choisi la biologie, la discipline qui m’a semblé la plus ouverte car elle nous permet au mieux de comprendre le monde vivant qui nous entoure. Tout en incluant des notions essentielles de chimie et de physique. » Puis, il s’est orienté vers la biologie marine : dans les océans, il y a encore énormément à découvrir.
Depuis, il est…comme un poisson dans l’eau dans le laboratoire de Biologie des Organismes Marins et Biomimétisme de l’UMONS : il y a suivi toute la filière, réalisé son doctorat et est désormais assistant. Une filière qui permet de voir du pays : il est allé plusieurs fois à Madagascar pour son projet de recherche portant sur l’écologie chimique, incluant notamment les concombres de mer, part cette année en Jamaïque pour une recherche sur un crabe qui vit en symbiose avec un oursin, avant de rejoindre le Canada pour un an. Sans oublier des conférences qui l’ont emmené aux quatre coins du monde. Et pourtant, Guillaume se dit casanier : il ne pourrait pas vivre trop longtemps loin de la Belgique !

Le bonheur de partager ses connaissances

Ce que le jeune Montois aime par-dessus tout, c’est la vulgarisation scientifique, le partage de connaissances avec le public le plus large : il a jusqu’ici été animateur aux Jeunesses Scientifiques, a participé de nombreuses fois au Printemps des Sciences, notamment lors des éditions qui se sont déroulées au Pass, et poursuit aujourd’hui sa vocation pédagogique en tant qu’assistant.
C’est dire s’il a été heureux de pouvoir participer à l’aventure de Nature 2.0 en tant que conseiller scientifique, après avoir déjà validé scientifiquement les propos du film « Ensemble ! ». C’est lui notamment qui a amené l’idée d’intégrer des animaux vivants. « Les gens sont curieux, ils veulent voir les choses dont on leur parle ! » Et très vite, il a trouvé quels animaux présenter pour parler du biomimétisme ou de la thématique de la construction. En observant les bêtes, en sortant de l’anthropocentrisme, l’Homme peut en apprendre beaucoup sur lui-même ! Saviez-vous par exemple qu’au niveau des interactions en société, l’homme et le cafard étaient au même niveau ? Plus sociaux que les coléoptères solitaires qui ne se regroupent que de temps en temps pour se reproduire…. Mais bien moins socialement complexes que les fourmis ou les abeilles. Je vous le disais : on l’écouterait parler des heures !!

Première au Pass : une expo avec du vivant

Antoine Batigny va soigner aux petits oignons tous les animaux présents dans l’exposition Nature 2.0

Des blattes, des grillons, un Bernard L’Hermite ou des phasmes : pour la première fois, le Pass intègre du « vivant » dans l’une de ses expositions. Cela ne se fait bien sûr pas à la légère, et l’équipe muséo s’est entourée de spécialistes en la matière. A côté de Guillaume Caulier en tant que conseiller scientifique, c’est Antoine Batigny qui prend soin des petites bêtes présentes dans l’exposition Nature 2.0. Détenteur d’un DUT spécialisé en Aquaculture/Aquariologie au CREUFOP à la Station Marine de Sète, le Valenciennois s’occupe depuis dix ans au quotidien de l’entretien des aquariums récifaux du département « écologie numérique des milieux aquatiques » de l’UMONS. Il est passionné de plongée…et donc de voyages, de la Réunion à la Corse, où il va régulièrement encadrer des étudiants qui se forment à la plongée scientifique.
Pour l’exposition, il a mis en place les décors et les lampes spécifiques aux différents aquariums et vivariums. Chaque espèce a en effet besoin d’une lumière et d’une température bien particulières. Il assure en continu la maintenance des infrastructures pour surveiller que tout se passe bien. Une serre a été implantée au cœur de l’expo pour faciliter ce travail

 

Guillaume Caulier et les concombres de mer, du sud au nord !

Dans le cadre des recherches menées par l’UMONS et l’Université de Tuléar à Madagascar, Guillaume a eu notamment l’occasion de s’intéresser à une espèce de concombre de mer. Cet animal marin de l’embranchement des échinodermes, au corps mou et cylindrique, possède une valeur nutritive et pharmaceutique intéressante, mais il est victime de surpêche. Sous la houlette du Professeur Igor Eeckhaut, chef de service, un projet d’aquaculture durable s’est développé. L’holothuriculture permet maintenant à des familles de pêcheurs malgaches de vivre de leur travail ; ce projet a donc des retombées scientifiques, économiques, sociales mais aussi environnementales, puisque l’enjeu est de préserver les ressources marines.
Et voilà que les fameux concombres de mer rattrapent Guillaume : il va s’envoler pour un an vers le Canada où il étudiera, en plus d’autres thématiques écologiques sur les organismes marins, la possibilité de développer l’aquaculture d’une autre espèce vivant dans les eaux froides.

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